L’amie précieuse

N’oubliez pas l’amie précieuse -par négligence-
Qui vous montre sa voie subtile et exigeante.
Elle vous rappelle à l’âme quand vous la perdez,
et tisse patiemment, pour vos adversités,
Le lit de connaissance où la confiance apaise.
Son sentiment sincère mérite de votre part,
Un respect chaleureux et non l’indifférence,
Ni la condescendance d’un soi-disant arbitre,
Qui perd sa liberté au fil des jours pluvieux.
Elle fera le chemin, traversera le ciel,
Pour venir à vos pieds déposer son essence,
Essuyer par son châle, vos douteux préfrontaux,
Trop cérébralisés quand ils pensent au partage.
Elle n’a pour directive que l’intention du mieux,
Et se pose humblement à vous hisser de sens.
Elle ne sait même pas d’où lui vient le mystère 
Déposé à sa porte par son maître passé.
Secret ayant vogué durant des millénaires
Sur la voie des yogis qui l’ont procédée.
Elle vous fera silence par ses yeux mi-fermés,
Corrigera la main qui oublie les nuages,
bercera de sons, qui vaguent sur leurs ondes,
Vos neurones en émoi en quête d’un nouvel âge.
Vos limites alors, ne s’y retrouvant plus,
Lèveront les loquets de vos lourdes barrières,
laissant dans vos crânes, mûrir les champs de blé...
et permettre à vos cœurs de trouver leur repère.
Unir sera le thème, entre poitrine et tête.
Entre inspir et expir, les ponts consolidés
Pourront offrir au vent la teneur de la quête,
Et à l’icône verte [1], les senteurs prononcées.
Guirlandes de mots [2] et pétales « syllabés » [3]
Transforment à tout jamais le plus fermé des êtres.
N’oubliez pas l’amie, précieuse, qui s’inquiète
Comme le font toutes les mères qui ont encore leur tête.
Son attention discrète, sa vigilance nocturne
Veillent sur vos rêves et sur vos inquiétudes.
Lorsque travail bien fait vous a été donné,
Elle rabat sagement votre nom sur sa note,
Écrit de sa sueur sur les pages de son temps,
Alors que vous, déjà, brillez de son effet.
N’oubliez pas, l’amie précieuse,
Pour qui vous êtes.
Jaya Yogācārya

©Centre Jaya de yoga Vedanta La Réunion & métropole
remerciements à C.Pellorce pour ses corrections