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C’est par là !



C’est par là !

Conférence du vendredi 20 juin 2014 par Jaya Yogacharya en cours de méditation



Ce soir, nous abordons la dernière conférence avant les vacances.
C’est le moment de conclure une étape et de se préparer à profiter des acquis pour s’établir pour quelques semaines dans la pratique personnelle méditative.
Tous les maîtres de méditation et de yoga vous diront que le facteur essentiel pour réussir dans la connaissance des arts intérieurs est la persévérance et la régularité.
Chacun d’entre nous se trouve à un degré de l’évolution.
Nous sommes chacun à un niveau précis d’éveil sur l’échelle des chakras, à un niveau précis de la pratique méditative et de la connaissance spirituelle et c’est ce qui détermine notre vision du monde.
Les effets de la pratique régulière de la méditation sur le cerveau et le mental sont très puissants.
Les neurologues parlent des trois unités de fonctionnement du cerveau. Comme trois ordinateurs biologiques, ils sont interconnectés les uns aux autres.
Le cerveau reptilien, le cerveau mammifère et le cerveau humain.
Chacun a un type d’intelligence, une subjectivité, une perception du temps et de l’espace, un type de mémoire et bien d’autres fonctionnalités.
Chacune de ces unités cérébrales correspond donc à un degré d’évolution. Ces unités diffèrent sur les plans neurologique, anatomique et fonctionnel, par des variations neurochimiques nombreuses. Il est prouvé que la méditation agit sur ces variations.
Regardons de plus près deux d’entre elles.
La dopamine et la sérotonine.

 La dopamine est un neurotransmetteur du système nerveux central. Elle est principalement produite dans le mésencéphale, (partie supérieure du tronc cérébral). Bien que la dopamine, avec la noradrénaline et la sérotonine, soient très minoritaires dans le cerveau, puisqu’ensemble, elles concernent moins de 1 % des neurones, elles jouent un rôle modulateur final essentiel des sorties motrices et psychiques. La dopamine est une neuro-hormone produite par l’hypothalamus. La dopamine est le précurseur de l’adrénaline et la noradrénaline. Les personnes ayant un taux élevé de dopamine auraient davantage tendance à poursuivre des conduites dites à risque ou à rechercher ces situations d’excitation telles l’usage de stupéfiants, les jeux de hasard ou les paris.


 La sérotonine est elle aussi un neurotransmetteur et joue un double rôle d’hormone et de neuromédiateur du système nerveux central. Elle est impliquée dans la régulation du cycle circadien. Elle est de même impliquée dans divers désordres psychiques tels que stress, anxiété, phobies, dépression. Les médicaments contre ces pathologies vont agir sur elle. La prise de drogues par exemple agit de même à cet endroit-là pour modifier la conscience et les perceptions.


 Un rythme circadien est un rythme biologique d’une durée de 24 heures environ. Le rythme veille-sommeil est celui qui marque le plus nos vies quotidiennes. Il est présent chez la plupart des animaux. Le rythme circadien le plus visible chez les plantes concerne la position des feuilles et des pétales, qui se redressent ou s’ouvrent plus ou moins selon l’heure de la journée.

Ces horloges biologiques dites circadiennes tournent même en absence de tout stimulus extérieur, dans des conditions parfaitement constantes de lumière et de température, pendant des semaines voire des mois.

Le rythme circadien, c’est-à-dire l’alternance de périodes d’une durée de 24 heures, joue sur de nombreux mécanismes biologiques, physiologiques et comportementaux de l’être humain. Parmi ceux-ci, on peut trouver :


 le rythme veille-sommeil, les variations de la vigilance, la thermorégulation du corps, la circulation sanguine, la production des déchets, le niveau de production hormonale, l’hormone de croissance, la pousse des cheveux, le métabolisme cellulaire, le niveau de cortisol, de potassium, etc.

Cette rythmicité provient à la fois de l’environnement, et à la fois de mécanismes cérébraux. En effet, les rythmes circadiens sont liés aux mouvements de rotation de la terre et aux variations lumineuses qui sont le fait des alternances jours/nuits. Si des personnes sont exposées pendant 10 heures à la lumière, et 10 autres heures à l’obscurité, leur cycle tend à s’ajuster à une durée de 20 heures au lieu des 24 heures naturelles. Il y a donc des repères issus de l’environnement. Cependant, si des personnes sont isolées de toute variation lumineuse, il est observé qu’en supprimant l’alternance jours/nuits, on a à peu près le même rythme circadien conservé. En 2001, il a été montré que les périodes de libre cours se maintenaient à peu près à 25 heures en moyenne chez la plupart des êtres humains.
Revenons aux trois unités cérébrales dont parle Swami Satyananda Saraswati.


 Le cerveau reptilien, (voire vos vieux cours d’école) concerne la base du cerveau avec la médulla oblonga. Ce cerveau régit l’état de veille, la préservation de soi, la reproduction, la régulation du cœur, la respiration, la circulation sanguine, l’adaptation à la routine, la soumission ou l’agressivité, la hiérarchisation sociale, la conquête et le maintien de son territoire, la soumission, l’obéissance aux traditions, l’engouement des modes.
Nous sommes là dans les plans de conscience de Mooladhara et Swadhisthana chakras.
Beaucoup de personnes sont sous le contrôle de ces deux centres. Les zones primitives contrôlent donc notre fonctionnement quotidien.
Rarement nous stimulons nos centres supérieurs. Nous passons le plus clair de notre temps à essayer d’assouvir et de satisfaire nos désirs fondamentaux de nourriture et de plaisir. La vie n’est-elle pas faite d’autres choses ?


 Le cerveau mammifère est géré par le système limbique et contrôle les émotions, la mémoire, l’amour, la joie, la peur, la faim, la sexualité, et l’agressivité en terme émotionnel. Cette structure est donc liée aux chakras Manipura et Anahata.


 Le cerveau humain est dans le néocortex, partie la plus tardive dans le développement du cerveau. Il est le siège des fonctions cognitives que sont la pensée, le calcul, l’analyse, la discrimination, l’intuition, la créativité et de nombreuses capacités qui dorment chez beaucoup d’humains. Les lobes frontaux étant les plus subtils sont le siège des facultés de la conscience de soi et de cette connaissance.
Lorsque des personnes débutent la méditation et le yoga, elles peuvent rapidement expérimenter les effets relaxants et apaisants de ces pratiques.
Mais la méditation prolongée et les techniques avancées stimulent des expériences beaucoup plus puissantes et apportent des changements fondamentaux chez le pratiquant.
C’est un réel changement psycho-physiologique du système nerveux qui se produit.

Les scientifiques parlent de l’interaction du système circulatoire sur la moelle épinière qui créerait des oscillations imperceptibles de bas en haut et de haut en bas , entre le cœur, le ventre et le cerveau à chaque pulsation du sang.
On estime qu’au repos parfait ces légères oscillations seraient de 7 par secondes.

Mais ce rythme est en permanence perturbé par le mode de vie physique et mental.

Dans l’immobilité profonde de la méditation, le moindre mouvement du corps ou de la pensée crée déjà des perturbations dans le système nerveux. Les tentatives de mise en concentration, l’art de calmer le mental sont autant de perturbations qui se rajoutent.
Je dis toujours à mes élèves que le travail postural et respiratoire en yoga est fondamental à la tenue de l’exercice méditatif. Plus vous développerez une colonne vertébrale solide, l’immobilité parfaite, le contrôle du mental et du prâna, plus cette tranquillité totale sur tous les plans permettra de produire des ondes très subtiles dans le système cérébro-spinal, via ce mécanisme des oscillations.
Les expériences faites sur des pratiquants en profonde méditation montrent une descente du métabolisme qui ne se produit jamais dans les autres états ni de sommeil ni de veille, ni de rêve. A ce moment-là, le rythme respiratoire se ralentit considérablement, le besoin en oxygène diminue. Pendant la méditation, le cerveau reste toujours influencé par l’oscillation verticale du corps provoqué par les battements du cœur. Ces mouvements minuscules vers le haut et vers le bas produisent des ondes différentes sur le cerveau et créent des états particuliers dans le ralentissement du métabolisme lors de la méditation.
Perceptions de sons, sensations sensorielles, sensation d’expansion et de béatitude par exemple sont donc perçues lorsque ces vibrations passent par le cerveau, ou du moins par le cerveau limbique, le cortex sensoriel. Les informations sensorielles parviennent au cortex via le thalamus qui se trouve devant la pituitaire et la pinéale. Ce sont là les fonctions supérieures liées à l’Ajna qui sont donc stimulées. Cela active une faculté de conscience supérieure, qui prépare l’expérience spirituelle. Mais tout ce ressenti n’est pas encore l’éveil de la Kundalini, mais l’éveil et la prise de conscience des prâna-shakti et manas-shakti.

Ainsi donc, nous nous trouvons aux portes de la conscience spirituelle en étant aux portes de l’Ajna chakra.

Dans ma dernière conférence, je vous ai mis devant le fait accompli qu’il vous faut mourir pour naître.
Lorsque vous êtes devant un seuil, une porte, une étape, il est nécessaire de vous arrêter et de vous préparer à passer cette porte.



Pour cela, il vous faut devenir silencieux, patient, et vous préparer à changer.

Pour cela, il vous faut comprendre que seule la pratique régulière développera en vous ces facultés stimulantes du cerveau et de la conscience. Le sens de votre vie relève de la faculté à se poser les bonnes questions et à trouver les réponses, mais aussi savoir passer la porte devant laquelle vous êtes.

Un jour Nasruddhin se promène avec son fils . Au bord du chemin, ils aperçoivent un œuf étrange. L’enfant demande alors ? "Dis papa, comment font les oiseaux pour entrer dans les œufs ?" Le Mulla de répondre. "Ça alors, je me suis toujours demandé comment ils faisaient pour en sortir et je ne connais pas la réponse. Et voilà que tu soulèves un deuxième problème ? Comment font-ils pour y entrer ? "
Toutes les techniques de méditation visent à vous rendre conscient de la façon dont vous avez pénétré l’existence. "Il vous faut donc revenir en arrière, rembobiner !", nous dit Osho.
Il vous faut rembobiner le film de votre vie.
Ce n’est possible que si votre mental reste silencieux, si votre corps devient immobile. Alors vous pourrez revoir votre enfance, votre vie fœtale, peut-être le point de départ, le ventre de votre mère.
Vos parents ont crée une situation grâce à laquelle vous êtes arrivé dans le décor de l’existence. La fenêtre était ouverte et vous vous y êtes engouffré.

C’est la même fenêtre qui est devant vous dans la réalisation de la conscience.
Votre passé n’est pas limité à cette vie-là, vous diront les yogis.


Parfois un oiseau rentre dans une pièce. Il lui arrive ce qui arrive à chacun de nous.
Lorsque l’oiseau est dans la pièce, il oublie par où il est venu et vole stupidement de tous côtés, et semble pris de folie. Pourquoi ne sort il pas par où il est rentré ? Plus il s’agite, plus il a peur, plus il oublie l’origine de son trouble. Il se cogne la tête sur tous les murs mais ne fait aucune tentative du côté de la fenêtre ouverte.

Nous agissons de même.
Posez-vous sur le bord de la fenêtre ouverte, calmement, silencieusement et lorsque le guide spirituel frappera dans ses mains, vous pourrez voir qu’elle est ouverte.
Bonnes vacances méditatives.


Hari om tat sat
Jaya Yogacharya


Bibliographie :
« Kundalini Tantra » de Swami Satyananda Saraswati aux edts Swam.
« Mourir et renaître » de Osho Rajneesh aux edts le voyage intérieur.
« Neurosciences, à la découverte du cerveau » de Bear, M. Connors, B. & Paradiso aux édts.Ed Pradel.
Commentaires et adaptation de Jaya Yogacharya

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