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L’intime rendez-vous

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Comme à notre habitude et ce, depuis des années, nous venons de pratiquer ensemble cette merveilleuse mais ô combien difficile pratique méditative que nous faisons suivre par l’enseignement philosophique.

L’objectif du chemin spirituel et yoguique est la réalisation.

Certes, nous visons la réalisation la plus haute, à savoir trouver l’absolu en nous afin que nous abandonnions définitivement la peur de notre mortalité. C’est à souhaiter que chacun d’entre-nous soit touché par la grâce et par celle du yoga en premier. Nous pourrons alors devenir légers face à l’existence car nous en aurons compris son sens. Nous aurons ainsi accès à la nature intemporelle de notre existence subtile. C’est le propos de la démarche yoguique et nous parlons là de la réalisation divine.
Sans qu’il se soucie forcément de la quête de l’absolu et du divin, la préoccupation d’un pratiquant peut être celle à vouloir simplement transcender son état d’humain mortel pour devenir un supra-humain libéré de sa courte temporalité, ou du moins l’optimiser.
De toute façon, avant d’être l’homme ou la femme respectable, sage et libre que nous désirons devenir, nous continuons à grimper patiemment les marches de « cette échelle vers le paradis » de laquelle nous manquons souvent de tomber ou de laquelle vous êtes déjà tombé.
Si nous tombons, ce peut être le vent des vicissitudes qui est plus fort que notre agrippe. Si nous chutons, ce peut être la perte de l’objectif, la perte d’un idéal élevé.
Manque de constance, de détermination, de force intérieure sont de réels handicaps.

Devant les difficultés de l’existence, se raviver régulièrement l’objectif essentiel de sa vie, est plus que nécessaire pour développer en soi la résilience et les outils pour les affronter. La pratique régulière permet ce rendez-vous intime entre le " Je " bruyant et aveugle, hyperactif, à la conscience mesurée, et son être fondamental, silencieux et illimité. Ce "Je" extérieur et subjectif, est souvent pris dans un Jeu excitant évènementiel et ne s’accorde pas ses rendez-vous ponctuels méditatifs prétextant des affaires plus importantes à régler ou tout simplement plus ludiques.

Or, de la même manière que nous nourrissons régulièrement notre corps, n’oublions pas de nourrir notre âme enchâssée dans cette carnation.

Pour ceux qui en ignorent sa présence voire son existence, satisfaire les besoins de son corps physique n’est pas suffisant. D’autres besoins existent, tels ceux de son corps émotionnel et de son corps énergétique. Cela nécessite de leur donner du repos, du souffle, de l’observation et du silence. Tout est affaire de conscience.

Nous faisons trop confiance à notre esprit, lui reléguant les rênes pour nous guider. La réalité est bien trop vaste à saisir par la seule analyse intellectuelle et la seule intention d’agir sur elle. Les humains sont dotés d’outils subtils qui dorment chez la majorité d’entre-eux.
Méditation et yoga sont là pour les révéler.

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Tout est aussi affaire de temps.
Ainsi, manquer à ses rendez-vous intimes avec soi-même peut transformer insidieusement votre existence en rendez-vous manqués.
Il est des vies qui restent entièrement vouées à l’irréalisation et ce qui aurait pu être ne sera jamais.
Sans parler de pratique spirituelle, vivre déjà au conditionnel passé ou au futur ne fait que nourrir des rêves désillusionnés et non vécus qui peuplent vos moments de tristesses ou de solitude. Se dire alors que vous méditerez quand vous serez à la retraite, c’est miser sur votre santé physique et mentale du futur pour pouvoir le faire.

« Ah si j’avais su ! Ah si j’avais mieux réfléchi, mieux observé, mieux saisi.
Ah, si j’avais continué mes études, épousé quelqu’un d’autre ! Je mérite vraiment mieux et n’ai pas le sort qui me revient… » ou bien « Oh, je ferai cela plus tard quand j’aurai du temps. »
En fait, vous n’étiez pas au rendez-vous, vous n’étiez pas au rendez-vous de votre totale potentialité. Le serez-vous plus tard ?
Vous n’êtes pas au rendez-vous de vos rêves, pas au rendez-vous de l’essentiel. Vous étiez là soit trop tôt, soit trop tard.
C’est une grande chance de commencer la pratique méditative lorsqu’on est jeune, car c’est là que nous sommes le plus impétueux et irréfléchi.

Chaque existence se déroule souvent sur le rejet ou l’exclusion de projets personnels.
Elle se déroule donc aussi de ce fait sur de l’abandon, voire de la destruction de certains rêves qui n’ont pu se réaliser. Alors, souvent sur le tard, on espère rattraper le retard des possibles qui furent abandonnés. Tout est toujours potentiellement jouable.
Nous pouvons sans cesse faire de nouveaux départs, de nouveaux projets, les jeux ne sont jamais faits.
« Mais ce qui a déjà été fait obère souvent ce qui aurait pu être car on demeure bien souvent prisonnier de ses choix passés et des actions faites » nous rappelle Pascal Bruckner.

C’est ainsi qu’un projet abandonné, une tâche remise à plus tard, une intention élevée n’est même plus envisagée. On glisse tranquillement sur le chemin qu’on a tracé en acceptant que plus grand chose ne s’y passe. On s’évanouit à soi-même par le confort, la sécurité, la somnolence, ou bien les contraintes et responsabilités quotidiennes, alors qu’en nous, richesses et potentialités, aventures, renouveaux, attendent de s’exprimer ou de se vivre.
Dans l’acte méditatif qui consiste à devenir un observateur supraconscient, notre réalité est le terrain d’expérience. C’est le moment privilégié d’observer ce qui nous anime. Notre agitation mentale, l’omniprésence de nos soucis et inquiétudes, nos émotions du moment, nos aspirations, nos blocages, nos potentialités sont les ingrédients avec lesquels nous façonnons cet instant pour le transformer en apaisement, objectivité et dépassement.
C’est le moment où vous ouvrez une fenêtre sur l’essentiel de votre être, avec vos faiblesses, vos regrets, mais aussi vos forces et vos désirs de renouveau.
C’est aussi le moment des choix.
Pour cela, la soif de transcendance doit vous animer.

Bon nombre de paroles sages vous inviteront à abandonner toute quête d’élévation en sachant apprécier la vie simplement, dans chaque instant qui vous est donné.
L’un n’empêche pas l’autre, ils sont même liés.
Avec le temps qui passe, bon nombre de personnes ont tendance au défaitisme et au regret.
Là encore, « Ah si j’avais su ! » 

L’intelligence vient après l’erreur ! La lucidité vient après l’acte manqué.

Bien sûr, nous n’avons pas à vieillir avec des regrets. Ils sont stériles et il est préférable d’éviter de subir un fatalisme inéluctable lié à la déperdition de nos capacités.
Si finalement vous n’avez pas poursuivi votre pratique spirituelle, c’est que quelque part, vous ne vouliez plus. Vous dire à nouveau qu’il est trop tard pour la reprendre est là encore l’acceptation de ce défaitisme.
Or nous pouvons tout recommencer à tout âge.
Alexandra David-Neel est repartie à plus de soixante ans à pied pour traverser l’Asie alors qu’une guerre en chine sévissait. Elle refit même son passeport à 101 ans en regardant les Alpes de son balcon et en pensant probablement à son Himalaya de sa fenêtre à Dignes-les-Bains.

Un chercheur spirituel est un éternel aventurier qui se doit d’être à l’heure au rendez-vous avec lui-même, avec son âme, son Ātman आत्मन्, avec les plans subtils.
Pour cela il y a des instants propices, à savoir ni trop tôt, ni trop tard.

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La guide spirituelle que je suis est cet instant propice à ne pas rater.

Osho n’hésitait pas à dire qu’il était « La porte ». Je ne prétends nullement me hisser à son niveau, toutefois, je reste cet instant propice pour votre éveil par les rendez-vous de pratiques et de connaissances auxquelles je vous invite.
Combien de personnes talentueuses ne réussissent pas forcément à faire reconnaître leur potentiel durant leur existence. Cela arrive souvent lorsqu’elles n’ont pas su prendre l’occasion, l’opportunité, le bon moment pour agir et être au rendez-vous avec leur temps, soit parce qu‘elles étaient trop en avance, soit trop en retard sur leur époque.

Le dieu grec Kairos, dieu de l’opportunité représenté par un jeune homme à la chevelure abondante illustre cette opportunité à prendre. Soit on ne le voit pas, soit on le voit et on le laisse passer, soit on l’attrape par les cheveux et on ne le lâche plus afin de réaliser son objectif.
Le pratiquant spirituel doit avoir cette même détermination à prendre tout moment de guidance spirituelle comme l’opportunité de s’élever, d’apprendre, de réfléchir, de grandir sur son propre chemin.

Cela ne signifie pas marcher sur le guide mais marcher dans ses pas.

Dans le marché du bien être actuel, les jeunes gens sont très opportuns en termes de business et font fructifier très vite le peu de savoir acquis, faisant miroiter une illumination par une étincelle. Alors, lorsque vous avez la chance d’avoir un guide expérimenté, ne laissez pas passer cette opportunité d’apprendre auprès de lui tant qu’il est encore vivant.
Devant le temps qui passe, bon nombre de personnes abandonnent leurs activités, leurs rêves et leurs promesses et glissent dans la routine de leurs seuls besoins.

Il y a un réel chagrin intérieur à vieillir.

Ainsi, ils abandonnent leurs idéaux et passent le temps à attendre les rendez-vous quotidiens du lever, du repas, de l’ infirmier, des infos télévisées, des rendez-vous administratifs, du souper, du coucher, voire de la kermesse du dimanche ou tout rendez-vous associatif ou festif.
Bon nombre de ceux qui vont me lire vont s’insurger contre cette observation, ne se considérant pas du tout concernés par cela et se trouvant encore très actifs pour des septuagénaires ou plus. Mais s’ils passent le cap pour entrer dans la grande vieillesse, ils seront happés par ce processus d’anéantissement progressif et ce malgré eux.
Remarquez bien. Sur les réseaux sociaux, vous voyez toujours des jeunes gens en body vous proposer des exercices aisément faits par eux pour les douleurs de dos ou de genoux qui finalement concernent les plus mûrs.
Paradoxal ! C’est beaucoup plus pertinent lorsque cela est montré de façon pertinente par des personnes en âge d’avoir ces douleurs. Il ne tient qu’à vous de faire partie de ces derniers en maintenant votre pratique posturale.
Ensuite, une simple hygiène de vie ne suffit pas à échapper à une mort en apparence vide de sens.
Votre richesse intérieure sera votre carte ultime à jouer.

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Pour la peaufiner et avoir la chance d’être pleinement apaisé, conscient et prêt pour votre grand passage, ne négligez pas votre pratique présente. Soyez au rendez-vous avec votre âme, votre cœur, avec ce qu’il y a de plus beau, de plus élevé en vous. Soyez au rendez-vous avec votre propre silence et votre vérité dans ce silence.
Dans l’intime rendez-vous méditatif, vous vous préparez pour l’ultime rendez-vous.
Quel que sera ce départ, le plus loin possible souhaité, vous aurez fait le maximum pour avoir une vie pleinement consciente, observatrice, généreuse et sans regrets, ayant toujours honoré ces rendez-vous avec vous-même et avec l’absolu silencieux.

Hari Om tat Sat
Jaya Yogācārya

Bibliographie :
 « Une brève éternité de Pascal Bruckner aux éditions « Le livre de poche ».
 Adaptation et commentaire de Jaya Yogācārya

©Centre Jaya de Yoga Vedanta La Réunion & La métropole
Remerciements à C. Pellorce pour ses corrections

Messages

  • Merci Jaya de réveiller notre Mémoire derrière nos mémoires, c’est le rôle d’un véritable guide…
     “ Manque de constance, de détermination, de force intérieure sont de réels handicaps “ : oui "parce qu’ être distrait , c’est ne pas savoir ce qui arrive"( jaya), c’est clairement ne pas avoir identifié la direction du chemin. Pour ceux qui ont eu la chance de recevoir un Mudra Solaire n’avez vous remarqué que le Soleil est toujours présent lors de votre rendez-vous ! même quand il fait nuageux ! ce qui s’apparente à une évidence est en réalité un enseignement : que serait la vie sur terre si l’espace d’un instant le Soleil avait cessé de nous éclairer et de nous chauffer…
     ”Cela ne signifie pas marcher sur le guide mais marcher dans ses pas" : oui car la Joie sourit à celui qui ne recueille pas les paroles d’un guide ! mais qui s’y déplace au dedans…
     “Certes, nous visons la réalisation la plus haute, à savoir trouver l’absolu en nous afin que nous abandonnions définitivement la peur de notre mortalité “ :
    Oui car elle fait allusion à la peur de l’inconnu et ses remises en question et nous savons intuitivement qu’une fois « La porte »passée le Souffle de Shiva se fera tornade…peu on le courage d’envisager le bouleversement de leur propre univers…
     “Tout est affaire de temps ” :
    Hier en surfant sur la toile j’ai eu l’opportunité de regarder cette vidéo : https://www.facebook.com/share/r/19QyyqCGG8/?mibextid=wwXIfr , qui nous explique que le temps n’existe pas à l’échelle microscopique ! mais qu’il émerge selon l’échelle où nous nous situons ( voir 2 minutes 30 de vidéo sur 6mn). A notre échelle macroscopique située entre l’infiniment petit et l’infiniment grand, on peut parfaitement envisager que nous sommes tous sous une sorte de bulle avec une temporalité nécessaire , cette bulle peut se voir comme un dome avec un plafond que l’on peut percevoir comme la masse de nos difficultés et qu’il nous faudra percer pour lui enlever sa fixité car “ Tout est affaire de conscience “

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