Prophète 2e partie
Réponses élèves et analyse de Jaya
A l’avant dernière méditation, je vous ai demandé de me faire un exercice d’écriture suite à votre expérience méditative qui induisait une réflexion particulière.
Je rappelle ici l’intitulé de l’exercice de méditation demandé.
« Notre monde est en crise. Nous avons déréglé la nature de notre planète. Notre civilisation est prise à ses propres pièges. La psyché humaine est en perte de sens pour un plus grand nombre. Nous avons besoin d’une révolution par une révélation supérieure. Nous n’avons pas eu de nouveau prophète ou « être éclairé » depuis des milliers d’années apte à induire cette révolution du comportement humain pour son élévation vers un état supérieur.
« Pourriez-vous être ce nouveau prophète ? Qu’apporteriez-vous au monde ? »
La dernière fois, je vous ai lu avec d’autres élèves, la première partie comprenant 6 réponses d’élèves et mes analyses.
Je vais donc poursuivre ce soir avec 3 autres analyses, mais d’abord je vais revenir sur la thématique abordée.
Dans la question « Pourriez-vous être ce nouveau prophète et qu’apporteriez-vous au monde ? », cela sous-entendait que vous aviez la liberté de penser qu’il ne nous en faille pas un.
Nous pouvons considérer cette éventualité en redéfinissant nos réels besoins actuels. Toutefois si prophète il y avait, il serait assurément non conforme à l’idée ancienne que nous en avons.
Nous allons par l’analyse commune, y réfléchir.
Élève H.H
– texte entier de l’élève
- Pour faire suite à la méditation de vendredi, si j’étais en présence d’un nouveau prophète et qu’il me demandait ce qu’il pourrait bien faire pour changer ce monde dans lequel nous vivons, je lui dirais : " Vous savez Prophète, je ne vais pas vous demander de choses trop compliquées car le monde dans lequel nous vivons est devenu lui-même trop compliqué à vivre. Nous avons des super intelligents... Des super riches... Des super puissants...
Mais si vous me laissiez les manettes, je remettrais une chose simple en place, genre beaucoup d’Amour dans le cœur de chaque individu, que cela soit leur principal carburant et qu’il soit intarissable.
Je replacerais l’humain au centre de tout fonctionnement.
Après, peut-être, pour le FUN , Prophète... je viderais tous les comptes en banque ...Tout le monde à zéro, finie la course aux milliards, aux profits, à la domination... Juste la bonification par des actes justes...
C’est peut-être bien naïf tout cela et ce n‘est pas prêt d’arriver car je n’ai pas les manettes... mais je vous fais confiance, Prophète, vous saurez quoi faire le moment venu...
Analyse de Jaya
- * Pour faire suite à la méditation de vendredi, si j’étais en présence d’un nouveau prophète et qu’il me demandait ce qu’il pourrait bien faire pour changer ce monde dans lequel nous vivons, je lui dirais ...
* Ici, l’élève se positionne physiquement face au prophète potentiel et lui donne d’emblée une existence en établissant avec lui un dialogue. Cela rappelle une méditation récente où nous nous placions physiquement d’une certaine façon à la table d’un éveillé.
Si tel était le cas, un prophète vous demanderait-il ce qu’il peut faire ? Sourire ! Un prophète par définition à déjà les réponses et n’est pas censé vous demander ce qu’il doit faire !
- * « Vous savez Prophète ! Je ne vais pas vous demander de choses trop compliquées car le monde dans lequel nous vivons est devenu lui-même trop compliqué à vivre. Nous avons des super intelligents... Des super riches...Des super puissants…
* Pouvons-nous envisager que le salut d’un monde si complexe soit obtenu par une chose simple ? »
* Mais si vous me laissiez les manettes... Ah ! l’élève prendrait bien les manettes !
Si le prophète lui laissait les manettes, il devrait lui donner aussi un super pouvoir pour gérer un super problème. Pas si simple que cela !
La gestion du pouvoir est chose complexe et délicate.
Personnellement, je n’aimerais pas être à sa place par peur de ne pouvoir anticiper suffisamment la portée et les conséquences des choix de direction ou de manipulation des manettes. Or la complexité se trouve là. Tout ce qui va advenir pour répondre à la demande de 8 milliards de personnes et de 9,5 milliards dans vingt ans relève d’investissements majeurs innovants dont nous avons peine à mesurer les conséquences négatives et potentiellement destructrices, tant les conséquences positives peuvent être grisantes.
- * Je remettrais une chose simple en place, genre beaucoup d’Amour dans le cœur de chaque individu, que cela soit leur principal carburant et qu’il soit intarissable.
* Oui, car l’amour, source de toute pensée, de toute action, de tout service permet la traversée de ce monde difficile en préservant les plus démunis et en adoucissant les cœurs endurcis.
L’amour humain semble déjà intarissable dans les liens familiaux, affectifs, communautaires sans quoi l’humain n’aurait pas survécu depuis des milliers d’années. L’amour a donc bien été un des ingrédients majeurs à notre survie. Mais, sans vouloir me répéter, l’amour n’a pas résolu pour autant la violence aussi intarissable de l’humain, et combien il est aussi source de problèmes et d’incompréhension.
On a beaucoup tué au nom de l’amour.
L’amour humain n’est pas un amour détendu, libéré du "qui-vive" existentiel qu’apporte la mort dans cette carnation temporelle et inéluctable. Cela lui donne une dimension passionnelle amplifiée par l’inquiétude de préservation d’un bien immatériel et voué à la disparition.
L’ amour spirituel apte à transcender la mort de la chair est l’ingrédient qui a tenu souvent et qui tient toujours, via entre autres les religions, une vie faite d’espoir. Si parfois cela peut sembler une idée naïve, elle permet à beaucoup d’être humains d’accepter la difficulté de cette carnation.
L’espoir fait vivre, ne dit-on pas !
Et puis, il y a ceux pour qui l’amour n’a pas de valeur en lui-même, ils s’en moquent.
Devant l’avancée hyper-technologique, la virtualité et l’occupation du temps de vie par les supports numériques, cette distraction permanente, voire ce gaspillage du temps de vie, cache des problèmes existentiels profonds et incontournables.
Nous arriverons bien à repousser le délai de la mort organique et remplirons une vie de distractions virtuelles.
Est-ce bien ? Je n’ai pas la réponse.
Nous risquons, derrière ce déni du réel immédiat et naturel et à trop de consommation du virtuel ou d’une réalité complexifiée et numérique, d’avoir des mauvais retours de virtuel comme on a des mauvais retours d’acides pour ceux qui en beaucoup consommé.
Nous risquons de nous battre contre des fauves numériques sans danger apparent et nous aurons le sentiment de supériorité du chemin parcouru depuis nos ancêtres homo sapiens qui ne chassaient pas pour le fun.
Voilà implicitement le danger de se croire supérieur dans le réel.
Cela est déjà à l’œuvre et c’est ainsi que l’amour, lui aussi, peut devenir fun.
- * Je replacerais l’humain au centre de tout fonctionnement.
* N’y est-il pas déjà par sa nature égocentrique ?
L’ homme s’est autoproclamé centre de l’Univers, depuis le siècle des lumières par la révolution de la pensée cartésienne et scientifique, reléguant la nature à une matière brute exploitable. Il est bien au centre de toute chose en étant à l’origine de toute création humaine et technologique. Le danger dont semble parler l’élève ici, est que nous commençons à vivre dans une société humaine hyper-connectée où l’Intelligence Artificielle et les technologies dans bien des domaines risquent de supplanter l’humain et ses compétences. Le processus est déjà en marche et nous ne pourrons plus faire marche arrière. Ce qui se prépare déjà, verra le jour dans moins de vingt ans, bouleversant nos modes de vie et notre conception même de la vie. Les machines, les robots, les super calculateurs, non seulement, auront dépossédé les plus faibles de leur savoir-faire ancestral mais ils dépossèderont des classes moyennes voire plus élevées de leur savoir-faire plus complexe. Faudrait-il encore que l’on se réveille à temps ! Or, beaucoup de gens n’ont pas accès à la réalité du futur proche qui se trame déjà. Nous risquons bien de nous réveiller privés de nos compétences et de notre intimité sans l’avoir vu venir.
Selon un rapport de la CIA sur « Le monde d’après », je cite ;
« l’automatisation touchera une part croissante de la main d’œuvre. Au cours des deux dernières décennies, elle a surtout remplacé des professions moyennement qualifiées, comme les opérateurs de machines, les ouvriers métallurgistes, les employés de bureau. L’automatisation touchera désormais des professions à hauts revenus ; médecins, avocats, ingénieurs, professeurs d’universités. Bien que des nouveaux emplois apparaissent, une inadéquation des compétences entre les emplois perdus et les emplois créés va apparaître. Ce qui aggravera le chômage et la répartition des gains. »
Alors que veut dire replacer l’humain au centre de tout fonctionnement ?
Il y est déjà mais il y est dans une version mutante et sa mutation va s’accélérer.
Alors qu’elle est l’intention ou l’idéal de cette petite phrase ?
Voulons-nous revenir à l’humain avant la science ? Avant internet ? Avant les réseaux sociaux ? Avant l’ IA ?
Ou bien voulons-nous bifurquer vers la dimension d‘un humain hyper-connecté, déjà de nature « extraterrestre » (voyages spatiaux), mais ayant une éthique spécifique ?
L’éthique va-t-elle aussi changer ? Elle sera relative aux connaissances et aux nouveaux mécanismes de survie dans ce nouveau monde.
Il est de bon ton aujourd’hui, lors des débats politiques, que l’on entende de jeunes représentants de partis politiques ou de jeunes journalistes, par ailleurs très compétents en termes d’interaction verbale, considérer que les jeunes générations ont le choix soit de se rallier à des pairs plus âgés, sortes de mentor dont ils tireront l’expérience pour les dépasser, (ce qui a toujours été et qui induit une notion de respect et de préservation du savoir ancien dans une certaine mesure), soit de considérer que bien que jeunes étant connectés aux réseaux sociaux et à l’information mondiale dès le plus jeune âge, ils savent déjà beaucoup de choses, voire plus que n’en savent les anciens qui n’ont pas joué le jeu de l’information numérique.
A partir de ce constat, ils ont droit d’action, de parole, de tribune.
Voici bien une éthique relative ou une nouvelle éthique.
Souvenez-vous de ma première conférence de la rentrée septembre de cette année, que je n’ai jamais mise en ligne car jugée par moi-même trop virulente (et que je réserve toutefois ! ). J’y décrivais l’impertinence d’une personne incompétente qui prétendait devenir maître du Prāṇa प्राण en 2 ans et deviendrait célèbre via les réseaux sociaux. Elle avait pris un rdv avec Māheśvarī pour venir lui déclarer que nous étions « has been » d’en savoir autant et que ce savoir était inutile de nos jours ! (« Has been » étant un terme déjà démodé pour certains !)
C’est déjà là. Réveillons nous !
- * Après, peut-être, pour le FUN, Prophète… je viderais tous les comptes en banque ...Tout le monde à zéro, finie la course aux milliards, aux profits, à la domination.
* Là, c’est ni plus ni moins, la remise en question de l’argent lui-même. Il restera malgré tout et de plus en plus le nerf de la guerre par excellence. Toute l’économie mondiale fait vivre les hommes. Sans économie, plus rien à manger et si c’était le cas, les plus forts physiquement prendraient aux plus faibles !
Cette idéalisation d’un monde sans argent est louable en soi et puriste mais n’est pas en phase avec la nature humaine. Elle sous-entend qu’il faille tout raser sur terre et revenir à l’organisation primaire du clan, du village, de la ville, de la cité, etc. en détruisant tous les acquis et richesses accumulés par l’homme durant son long périple de l’évolution afin de repartir sur de nouvelles bases. Il nous est impossible d’envisager le scénario d’un monde sans argent sur les bases actuelles où l’argent circule à flots au niveau mondial, soutenant les marchés internationaux, le libre échange, les politiques d’armement et de sécurité. Il deviendra, et c’est sa nature, un critère de plus en plus important permettant la sélection "non naturelle" en cas de cataclysmes climatiques.
L’argent a besoin de l’argent !
Ce n’est pas vous qui avez besoin d’argent, c’est lui qui a besoin de vous pour le faire circuler. Vos vies de confort et de plaisir en dépendent. Il est un carburant aussi essentiel que les énergies ressources dont on ne peut se passer, même si le constat est amer !
Il est une des œuvres humaines dont l’énergie qu‘il génère depuis la nuit des temps a dépassé largement l’intention originelle de l’équitable échange. Sa nature diabolique n’est pas prête à disparaître car il répond à la part sombre et diabolique du besoin de profit de l’humain.
L’argent pourrait disparaître si nous n’avions plus à nous battre pour gagner notre existence. Il faudrait peut-être alors que le prophète détienne la clé de la corne d’abondance cosmique pour tous et pour chacun.
La vision quantique du réel et notre façon de négocier ou de parler au réel pourrait bien ouvrir ces portes subtiles, apportant la réalisation de nos désirs sur simple commande. Il n’est pas dit que nous choisirions alors, les bonnes solutions, sans un mental hautement développé en sagesse et humanité.
Peut-être que les paradigmes du profit, disparaissant, notre mort repoussée, notre espace vital devenant spatialement infini, l’univers serait alors suffisamment vaste et généreux pour que notre attente humaine se spiritualise, voire se divinise de sagesse.
Nous pouvons rêver !
- * Juste la bonification par des actes justes…
* Voilà le carcan de la carotte et du bâton, la bonification devenant la monnaie d’échange.
Nous sommes là dans une approche moraliste du comportement reposant sur des notions relatives de bonification. Et qui déciderait de cela ? Quel comité d’éthique indépendant suffisamment sage et détaché, ayant tout pouvoir, pourrait juger de cela ? Notre justice actuelle malgré la sophistication de ses incalculables lois, a bien du mal à s’en sortir avec ce qui est juste ou ne l’est pas.
- * C’est peut-être bien naïf tout cela et ce n’est pas prêt d’arriver car je n’ai pas les manettes...mais je vous fais confiance Prophète, vous saurez quoi faire le moment venu.…
* Parfois, de la naïveté peut émerger le génie, le génie innocent du sage. La vérité est peut-être très simple, évidente sous nos yeux bien nous ne la voyions pas tant la complexité du problème actuel est grande.
L’état de confiance envers celui que l’on estime apte à modifier les choses fut fondamental pour de nombreuses personnes qui suivirent des maitres, des guides, ou reconnurent un prophète. Cela leur donna la force de vivre par la foi, ou simplement de trouver la paix. Mais cette confiance ne doit pas être naïve. L’état de confiance doit être un état d’intelligence où toutes peurs sont ôtées.
Seul l’état d’observateur éveillé et supra-conscient garantit le bon choix.
Fin de l’analyse du texte de H.H
Élève B.S
– texte entier de l’élève
- * Bonjour Jaya,
Je viens donner mon avis, en ce qui concerne le Prophète idéal pour moi.
Les manifestations d’un Prophète seraient de ramener cette planète vers le spirituel afin d’ouvrir peu à peu chaque cœur pour retrouver l’équilibre pour évoluer dans un monde de paix et d’amour. Belle journée.
Analyse de Jaya
- * Bonjour Jaya,
Je viens donner mon avis, en ce qui concerne le Prophète idéal pour moi.
* Voilà une des réponses les plus laconiques reçues. Deux ou trois élèves ont répondu de la sorte, et c’est ma foi déjà mieux que de ne pas répondre du tout. Cependant, nous ne réglons pas les problèmes du monde en si peu de réflexion, même si dans la réflexion, nous essayons d’y insérer une vérité profonde qui porterait l’unique solution. Le manque d’analyse risque de nous faire tomber dans les clichés de la pensée spirituelle, à commencer par celui de l’amour. Tout le monde doit devenir beau et gentil et inutile de trop se casser la tête, le prophète le fera pour nous !
Vite, vite, je retourne à mon stress....
Prophète idéal... cela sous-entendrait-il qu’il pourrait y avoir un prophète non idéal ? Nous pourrions alors ouvrir le chapitre du faux prophète, des faux prophètes en tous genres.
Dans ce monde des fake news où tout est manipulation du verbe, il est aisé de voir sur les réseaux sociaux, bon nombre de personnes se déclarant ou se mettant en scène pour incarner ce rôle. Barbe blanche, grande toge et scénographie sont là pour incarner le discours.
Quand ce n’est pas les deepfake qui prennent le relais. Tout étant possible aujourd’hui, il est à craindre que le discours d’un vrai prophète soit noyé par la nature même des nouveaux médias, vite récupéré et détourné à des fins lucratives, si tant il soit identifié.
Quand je vois aujourd’hui, qui prétend enseigner le yoga et qui suit, je me dis qu’après tout, je n’ai qu’à chérir mes élèves, qui, à mes côtés, peuvent discerner intelligemment la beauté et la puissance de l’authentique yoga qu’ils reçoivent et dont j’en connais la valeur et la maturité par les années de travail pour l’acquérir et le comprendre. La qualité serait-elle l’apanage d’un petit nombre ? Je n’irai pas jusqu’à dire d’élus ? Quoique...sourire...
- * Les manifestations d’un Prophète seraient de ramener cette planète vers le spirituel .
* "Ramener cette planète" vers le spirituel !
L’élève semble faire référence à un passé idyllique où tout le monde parlait gentiment sans convoiter les biens d’autrui, marchant lentement, la tête haute, la pensée pure et le cœur ouvert.
Si cela exista chez certains élus ou pèlerins, cela ne fut jamais le lot du plus grand nombre. Quant à "ramener au spirituel", faudrait-il encore redéfinir les paradigmes spirituels dans ce nouveau monde. Générosité dans un monde individualiste ? Simplicité dans un monde complexe ? Silence dans un monde cacophonique ? Maitrise dans un monde laxiste ? Jeûne dans un monde d’abondance ?
Connaissance dans un monde ignorant ? Vision dans un monde aveugle ? Etc.
- * afin d’ouvrir peu à peu chaque cœur...
* Ouvrir le cœur ! Oui ! Je vous invite à relire mes conférences où je vous parle de la nécessité de l’alignement entre l’intention, le cœur (ou l’âme) et l’esprit afin d’être en intelligence avec les mécanismes du réel et du monde.voir conférence "La Messagère".
- * pour retrouver l’équilibre.
* Équilibre ? L’avons-nous perdu ? Peut-être pas encore !
Nous sommes toujours dans un équilibre précaire qui maintient sourdement le chaos du monde.
Nous sommes en équilibre entre les ogives nucléaires en attente des différents pays, entre les diplomaties internationales et réactives, entre les conflits armés, sporadiques et permanents du monde. Nous nous maintenons en permanence dans un état d’équilibre pour contenir la violence et les conflits humains.
Notre société humaine s’approche cependant à grands pas de ce point de rupture de l’équilibre par les choix de ses stratégies passées et présentes dans bien des domaines aux conséquences catastrophiques et incontrôlables éventuelles.
Toutes les politiques environnementales pour trouver des solutions au dérèglement climatique sont bien des manifestes d’alerte permanente et un état de pseudo-équilibre qui pointe du doigt les catastrophes potentielles.
Nous sommes donc bien des funambules en équilibre au dessus du feu.
La NIC (National Intelligence Council), relevant de la CIA, fournit à chaque nouveau mandat présidentiel, un rapport constitué d’expertises dans différents domaines faisant l’état des lieux du monde actuel et les prévisions permettant d’appréhender en termes de stratégie politique les décennies à venir. Nous y trouvons les bouleversements démographiques, climatiques, technologiques, etc. C’est loin d’être édifiant !
En voici une citation ; « A mesure que le réchauffement se rapproche des objectifs de l’accord de Paris, il est de plus en plus probable que les états et les acteurs non étatiques vont rechercher, tester et éventuellement déployer de manière plus agressive des mesures de géo-ingénierie, des interventions délibérées à grande échelle dans les systèmes naturels de la planète pour tenter de contrer le changement climatique. La recherche actuelle est largement axée sur la gestion du rayonnement solaire (SRM) qui vise à refroidir la planète en renvoyant l’énergie solaire dans l’espace. L’injection d’aérosols stratosphériques, une forme de SRM pulvérise des particules dans la stratosphère pour provoquer un assombrissement de la planète a attiré de gros financements de ceux qui craignent le pire du changement climatique. Ses partisans affirment que la transformation énergétique se fera trop lentement et que l’injection d’aérosols stratosphériques peut faire gagner du temps, car technologie réalisable et moins couteuse que les mesures d’atténuation du dioxyde de carbone, etc., etc., etc. Aucun recul sur les conséquences au-delà de notre stratosphère ! On a constaté déjà un assombrissement de 0,5 % du ciel dû au dérèglement. Le processus est amorcé.
Au fur et à mesure que le réchauffement se poursuit, les débats et les tensions entre les pays sur la transparences, les réductions carbone et les responsabilités vont s’intensifier. Les pays en voie de développement qui veulent développer leur croissance économique augmenteront leur émissions et feront pression sur les pays développés pour obtenir les technologies pouvant les réduire. En échange, les pays développés feront par des financements, des pressions sur ces derniers. Beaucoup de tensions et de conflits sont prévus à ce niveau-là. Les pays et autres acteurs se disputeront probablement la nourriture, les minéraux, l’eau et les sources d’énergie, qui deviendront plus accessibles, plus précieuses ou plus rares. » fin de citation
- * pour évoluer dans un monde de paix et d’amour.
* Nous ne sommes pas prêts d’évoluer dans un monde de paix et d’amour car il n’a jamais été en paix et n’est pas prêt pour l’être.
C’est le spectre de la guerre qui maintient la paix ou sa réalisation qui la récupère.
Pour établir la paix totale, la nature humaine devrait totalement se transformer par une mutation radicale.
- * Belle journée.
* Quant à la belle journée, l’élève clôt le chapitre avec gentillesse et retourne guilleret·ette à l’illusion d’une belle journée où tout ce qui vient d’être abordé n’en sera pas pour autant évaporé.
Mais cela reste gentil !
Merci donc à l ‘élève B.S
Fin de l’analyse du texte de B.S
Élève F.C
– texte entier de l’élève
- * Bonsoir Jaya,
Je vous fais part de mes rapides retours en tant que futur prophète :)
Lors de la méditation, j’ai eu des pensées autour de concepts de connexion/déconnexion/reconnexion. Je voyais un monde hyper-connecté où les gens ne sont pas réellement connectés entre eux. Un prophète arriverait à "recentrer" ces personnes dupes sur des valeurs humaines
Les GAFA sont comme les Romains à l’époque des jeux antiques : ils occupent, divertissent la population, les éloignent des sujets prioritaires de la vie.
Ce prophète doit être en mesure de pousser les gens à se déconnecter pour qu’ils retrouvent un sens à leur vie.
On a eu la chance de connaître une période de notre vie sans GAFA. Tous les enfants qui sont nés depuis 2004 sont nés avec Facebook dans leurs mains.
Le projet Métaverse des GAFA est la prochaine étape avec la création de monde virtuel où l’on pourra aussi bien y travailler, dépenser de l’argent ou assister à des loisirs. La frontière entre monde réel et virtuel va s’estomper, nos repères spatio-temporels vont être chamboulés.
Les politiques ont un rôle à jouer et ne le font pas. Un prophète doit émerger avec une force de persuasion assez forte pour pousser les gens à se déconnecter, à effectuer une cure de désintoxication digitale.
Au niveau sociétal, on devrait prévoir une sensibilisation avant de mettre ces outils dans les mains de tout le monde.
Les gens ne se rendent pas compte de tous les enjeux autour de la DATA : échantillonnage de la population, ciblage possible en examinant nos navigations internet, nos positions GPS, nos achats. Une minorité comprend ces enjeux mais n’arrive pas à alerter la majorité qui est occupée par ses loisirs (Netflix, temps passé sur les réseaux sociaux).
J’espère que l’on n’a pas passé le cap où la marche arrière est impossible au regard de la puissance financière des GAFA, aussi riches que des États.
Bien à vous,
FC
Analyse de Jaya
- *Bonsoir Jaya,
Je vous fais part de mes rapides retours en tant que futur prophète :)
* Voilà un élève qui joue le jeu en mesurant avec humour, l’ampleur du rôle qu’on lui propose de jouer. De suite, le raccourci graphique de ponctuation indiquant la marque du sourire nous indique que l’élève fait partie de la génération qui utilise aisément ces codes graphiques.
- * Lors de la méditation, j’ai eu des pensées autour de concepts de connexion/déconnexion/reconnexion.
Je voyais un monde hyper-connecté où les gens ne sont pas réellement connectés entre eux.
* Le "smiley face" :) du sourire n’annonçait-il pas déjà le sujet des codes numériques ?
Comme je l’ai déjà dit, les réponses des élèves sont empreintes des filtres personnels en fonction de leurs activités du moment, professionnelles, émotionnelles, psychologiques.
Voir le monde du point de vue de sa connectivité actuelle, c’est voir le monde d’aujourd’hui dans ses fabuleuses potentialités de communication futures mais aussi englober ce qui va avec, à savoir tous les effets secondaires imprévisibles et négatifs de ces potentialités.
Et dès la première phrase, l’élève le dit ; « un monde hyper-connecté où les gens ne sont pas réellement connectés entre eux. »
Quel paradoxe ! Cela relèverait-il de sa vision méditative, d’un constat intellectuel ou bien encore des deux ?
- * Un prophète arriverait à " recentrer " ces personnes dupes sur les valeurs humaines.
* C’est exprimé ici de façon un peu maladroite mais l’idée sous-jacente est celle de la notion d’illusion.
Malgré les possibilités de connexion, les gens s’enferment dans des bulles virtuelles ou numériques où la communication naturelle d’être à être disparaît. Paradoxe de la totale illusion, comble de la communication.
Un exemple frappant est celui de l’utilisation des émoticônes.
Nous exprimons des sentiments par des raccourcis graphiques minimalistes, expressifs par ailleurs, mais qui nous lestent finalement du sens plus profond et plus subtil du langage, de toute poésie ou toute nuance. Ces émoticônes sont parfois, aussi porteurs d’une intention mensongère qui nous dédouane de toute expression ou tout engagement de la vérité.
Dans les grands concepts métaphysiques yoguiques, nous parlons souvent de Māyā माया l’illusion, qui enchaîne l’homme à l’ignorance, Avidyā अविद्या. Voir le concept de Adhyāropa अध्यारोप voir conf " Bindu, le pont de transcendance" ].
Selon le Vedānta वेदान्त, l’illusion vient de notre incapacité à comprendre la réalité du monde ainsi que notre nature fondamentale humaine d’où notre difficulté à nous intégrer dans ce dernier en harmonie.
Dans ce nouveau paradoxe, nous complexifions en « artificialisant » notre rapport au réel par des interfaces numériques qui nous dépossèdent de l’expérience directe et intuitive du réel que nous faisons par nos organes des sens, de notre intelligence perceptive et notre cœur sensible.
De surcroît, cette communication à grande échelle, voire cette connexion omniprésente semble finalement boycotter la connexion à soi-même. Cette connexion à soi-même prônée par la science spirituelle se fait en général dans la solitude, le silence de la méditation ou de la contemplation. Le yogi est un solitaire qui cherche les hauts plateaux pour fusionner avec la nature et le divin.
L’extrême connectivité qui nous attend n’irait-elle pas dans le sens inverse de cette quête intérieure ?
Elle risque d’exacerber chez le commun des mortels, cette tendance à l’extériorisation au détriment de l’intériorisation, extériorisation qui ne se fera pas sans le contrôle de ceux qui tiennent les ficelles des outils utilisés à cette communication ( G.A.FA, etc .).
Il sera donc très important de garder la vigilance afin de préserver cette intériorité par une pratique spirituelle personnelle dans un monde où nous allons de plus en plus dépendre d’un monde d’hyper connectivité, comme il sera important de ne pas oublier de se mettre à jour en permanence des innovations technologiques faute de quoi nous serons en vieillissant, très vite obsolètes et dépassés comme le sont déjà nos plus âgés.
Le rôle du prophète serait donc ici pour l’élève de recentrer les individus afin qu’ils prennent conscience que les valeurs humaines ne se trouvent pas dans le décentrage qu’apporte l’extériorisation.
C’est le propre de la pratique yoguique que de se connaître intérieurement pour mieux connaitre le monde.
- * Les GAFA sont comme les Romains à l’époque des jeux antiques : ils occupent, divertissent la population, les éloignent des sujets prioritaires de la vie.
* Oui, GAFA , acronyme de Google, Apple, Facebook et Amazon, auquel est parfois adjoint Microsoft, les GAFA(M), entreprises stars de la Silicon Valley californienne et qui ont envahi notre quotidien. Elles ont même fait des petits avec les NATU pour Netflix, Airbnb, Tesla et Uber.
Cette dépendance aux supports numériques, ont vidé entre autres, les salles de cinéma au profit de Netflix sur Tablette. Beaucoup préfèrent s’enfermer dans leur chambre avec un film de leur choix, les orteils en éventail que d’aller s’habiller, prendre la voiture, mettre de l’essence, supporter les embouteillages, trouver une place pour se garer, et enfin s’asseoir dans une salle de cinéma où tous les téléphones portables sont allumés par intermittence malgré les interdits, perturbant l’obscurité de la salle et où la mastication et l’odeur des Pop-corns vous envahissent. Nous n’avons pas évolué depuis l’opéra comique du XVII°s, ou du moins, nous y sommes revenus après quelques décennies quand le cinéma était encore considéré comme un art. C’est à croire que beaucoup de personnes regardent un film sans les oreilles et sans les yeux tant leurs organes des sens sont peu concentrés.
Après, avouez-le, un bon film sur votre tablette, c’est quand même plus pratique !
A l’image des effets dont nous parlions précédemment, cette exacerbation extérieure rend les gens à leur insu, multitâches car multi-sollicités par leurs mails, leurs spams, leurs sms, leur tik-tok et leur tic tac bruyant permanent. Ceci implique finalement qu’ils ne font aucunement une seule tâche de façon approfondie. Beaucoup pensent que parler vite, regarder vite, clavarder vite, répondre vite et à plusieurs à la fois est signe d’une intelligence supérieure.
Ils ressemblent plus à des petits rongeurs excités voulant protéger leur bout de fromage qu’à des humains réfléchis. Ils me donnent envie de parler encore plus lentement pour bien peser chacun de mes mots et je m’en veux d’ailleurs de ne pas vous parler plus lentement encore.
Ces mêmes rongeurs peuvent regarder un film de 1h30 en 10m en accéléré pour n’en apercevoir que les impacts visuels majeurs et en extraire un sens général. Les meilleurs ingénieurs du son ou les photographes du 7°art doivent s’arracher les yeux et les oreilles.
Subtilité, où es tu ?
- * Ce prophète doit être en mesure de pousser les gens à se déconnecter pour qu’ils retrouvent un sens à leur vie. Nous avons eu la chance de connaître une période de notre vie sans GAFA. Tous les enfants qui sont nés depuis 2004 sont nés avec Facebook dans leurs mains.
* Oui, et c’est pour cela que nous trouvons de plus en plus dans les retraites spirituelles d’aujourd’hui, des structures qui vous proposent une désintoxication numérique. Cette tendance vient d’ailleurs des programmes thérapeutiques américains et asiatiques mis en place lorsque des pathologies dues aux addictions aux jeux vidéos chez des jeunes générations ont émergé.
Souvenez-vous, il y a quelques années, de cette jeune asiatique qui laissa son bébé mourir de faim par addiction à son jeu vidéo, ou bien cet autre jeune qui oublia de manger, de dormir, restant un nombre incalculable de jours sur son jeu au point d’en perdre la vie. Hé oui !
C’était il y a quelques années, trois ou quatre ans déjà !
Qu’en est-il aujourd’hui ? De nos jours, des jeunes, voire très jeunes gens, sont rémunérés 15000 euros par mois pour jouer à un jeu vidéo toute la journée afin de promouvoir une marque et faire des compétitions dans des salons internationaux. Ce ne sera pas uniquement la perspective d’une arthrose du pouce due à la souris pour ces jeunes gens, mais il leur faudra compter à moyen terme avec des pathologies neurologiques et physiques, ne serait-ce par la surexposition visuelle des écrans et l’immobilité physique.
Oui, me direz-vous, mais les meilleurs sont préparés dans des stages intensifs pour les ancrer dans la réalité tout en faisant de très bons chevaux de compétition.
Sans commentaire !
Nouvelle citation du rapport de la CIA dont j’ai parlé précédemment.
"Selon certaines estimations, l’actuelle connectivité annonçant un avenir hyper-connecté atteindra 64 milliards d’objets d’ici 2025 contre 10 milliards en 2018, tous surveillés en temps réel. A l’avenir, un monde hyper-connecté, aux réseaux encore plus rapides, pourrait prendre en charge jusqu’à 1 million de dispositifs par kilomètre carré avec les systèmes de téléphonie cellulaire de la prochaine génération 5G contre 60000 dispositifs possibles avec les réseaux cellulaires actuels. Les capteurs deviendront omniprésents ; plus de 20 milliards de dispositifs étaient opérationnels en 2020 et avec les nouveaux réseaux terrestres, combinés à une augmentation de la capacité des réseaux spatiaux, on prévoit que des centaines de milliards et à terme des billions de dispositifs seront connectés au niveau mondial. La vie privée et l’anonymat pourraient effectivement disparaître par choix gouvernemental car tous les aspects de la vie personnelle et professionnelle sont suivis à la trace par les réseaux mondiaux. Facile alors de déstabiliser une société à grande échelle par les médias en déformant la réalité."
Aujourd’hui, beaucoup de personnes âgées n’utilisant aucun support numérique et vivant à l’ancienne sont pourtant déjà référencés sur des réseaux, à commencer par le site gouvernemental des impôts.
"Les progrès technologiques augmenteront les menaces existentielles. Ces menaces porteront atteinte à la vie privée à l’échelle mondiale, perturberont notre capacité à comprendre leur portée et leur échelle. C’est déjà le cas pour un grand nombre de gens. Il faudra mettre en place des stratégies de résilience afin d’y survivre. "
Bref, nous allons devoir nous adapter !
- * Le projet Métaverse des GAFA est la prochaine étape avec la création de monde virtuel où l’on pourra aussi bien y travailler, dépenser de l’argent ou assister à des loisirs. La frontière entre monde réel et virtuel va s’estomper, nos repères spatio-temporels vont être chamboulés.
* Oui, et là nous touchons au cœur d’un problème majeur, cher à notre pratique yoguique.
L’adage que je ne cesse de vous rappeler « apprenez à voir la réalité telle qu’elle est et non telle que vous voudriez qu’elle soit » ne serait-il bientôt plus d’actualité, à en croire ce qui se profile en termes de repères du réel ?
Bien sûr, je fais référence dans ce cas-là à votre capacité mentale ou intellectuelle à discerner entre l’imaginaire, les élucubrations mentales, les désirs et la réalité et les limitations spatio-temporelles ou psychiques. Tout mon enseignement est là pour vous apprendre la lecture optimisée de ce réel afin de le transcender véritablement dans les différents plans de votre expérimentation, physique, psychique, intellectuel spirituel, énergétique, etc.
La subtilité de la réalité est déjà à elle seule déjà complexe et mystérieuse lui conférant depuis des milliers d’années cette dimension divinisée ou transcendantale car étroitement liée à notre nature mortelle ici-bas.
Elle est aussi le terrain de jeu irrésistible pour la démarche scientifique.
En prenant la direction effrénée et technologique d’un monde virtuel s’ajoutant au monde réel, les ingénieurs et autres décideurs de cela prennent une très lourde responsabilité sur l’orientation de la psyché humaine et de son devenir. Loin de moi d’être réactionnaire car j’ai toujours été fascinée par les technologies, ayant moi-même plus jeune, été une artiste active dans ce domaine.
Nous devons cependant soupeser les enjeux.
Le premier risque pourrait bien être celui de perdre le repère du réel et ne plus savoir faire de différence entre des actions virtuelles sans conséquences majeures sur notre sécurité physique ou matérielle et celles réelles, qui pourraient être véritablement dévastatrices.
Problème donc de Viveka विवेक, le discernement, que bien peu de gens possèdent.
Un monde virtuel en plus et parallèle au réel ne ferait qu’augmenter cette confusion que naturellement nous possédons déjà dans notre difficulté à voir la réalité telle qu’elle est.
Par exemple, nous voulons tous naître mais personne ne veut mourir !
Le monde virtuel remettrait probablement en question cette perception de la mort.
Des start-up anglo-saxonnes créent aujourd’hui avec l’IA, des robots ou des personnages virtuels ayant la capacité interactive verbale et émotionnelle et possédant la personnalité d’un défunt. Cela est rendu possible grâce à la gestion du passif de vie par l’IA, via la récupération des courriers, vidéos, mails du vivant d’une personne.
D’où la crainte de voir des humains devenir émotionnellement réactifs à des proches virtuels. L’illusion renforcée, tout cela peut remettre en question la gestion au quotidien de l’amour, de l’attachement, de la présence, de la fragilité du vivant, du service, de l’aide puisque si tu meurs, je ne te perds pas pour autant, ton virtuel m’aimera toujours.
Il y a cependant un autre point de vue, à savoir celui qui intègre la nouveauté, le multiple, à l’image des dimensions multiples et parallèles des univers potentiels. C’est la pensée quantique qui nous permet de concevoir ces mondes parallèles où l’espace-temps devenant relatif, tout y est possible car tout est déjà là.
Et dans ce cas-là, nous pouvons envisager la perceptive d’une vie amplifiée d’expériences, de sensations, de voyages, d’expérimentations nouvelles optimisant l’ouverture de l’esprit et de la conscience et nous préparant à quitter cette planète pour aller vivre ailleurs et différemment.
N’est-ce pas ce que nous percevons dans les yeux d’un Elon Musk ou d un Jeff Bezos ?
Je ne suis pas non plus contre l’idée et elle est fort excitante.
Mais nous aurons un prix à payer. Il nous faudra abandonner le goût des arbres, le ciel bleu immaculé et l’odeur de la terre et de sa texture sur nos mains.
Quoique nous soyons capables de les emporter avec nous !
Serait-ce là un autre type de transcendance ?
J’ai toujours pensé que la véritable transcendance, le véritable défi était celui du yogi qui arrive à voir sans les yeux, bouger sans le corps, développant en lui des facultés humaines supérieures qui dorment chez le commun des mortels. Je le pense toujours et plus que jamais.
Mais j’ai pu constater aussi, que le développement de ces capacités extra-ordinaires nécessitaient un travail exigeant que peu de personnes sont aptes à faire tant il est complexe et délicat. Ces capacités supérieures, ces Siddhi सिद्धि, risquent bien de rester pendant longtemps l’apanage de ces êtres hors du commun.
Nous aurions pu orienter l’humanité dans cette direction en préservant la nature et la planète. Nombreux seront les nostalgiques à déplorer cela.
Ce n’est pas cette direction que la race humaine a prise, à l’insu du plus grand nombre de gens. Devant ce qui se profile, nous avons deux solutions.
Soit nous résistons mais cela semble un peu tard, le temps n’étant plus à l’action villageoise, l’écologie s’essoufflant à s’imposer.
Soit, nous en prenons conscience et nous jouons notre rôle pour éviter le pire. Celui-ci nécessitant de maitriser ces nouvelles technologies afin que lors de leur utilisation, nous puissions y maintenir les paradigmes de l’éthique spirituelle pour soi-même et les autres, voire en être les porte-paroles.
Il nous faudra rester réalistes bien sûr, sachant qu’à grande échelle, la masse des utilisateurs ne s’encombrera pas avec cela.
Vigilance.
Le prophète pourrait-il être alors celui qui préserve l’éthique et le réel en apportant une condition vitale à l’utilisation effrénée du virtuel ?
Les politiques ont un rôle à jouer et ne le font pas.
Les politiques font confiance aux scientifiques qui eux-mêmes ont besoin des industriels pour mettre en application leur recherches, industriels qui eux-mêmes ont besoin des politiques pour la diplomatie commerciale internationale.
- * Un prophète doit émerger avec une force de persuasion assez forte pour pousser les gens à se déconnecter, à effectuer une cure de désintoxication digitale.
* Oui, même si l’expression « force de persuasion » possède une connotation un peu militaire. Il lui faudra une sacré force de persuasion pour convaincre ou neutraliser l’action destructrice et inconsciente de 9 milliards d’individus. A moins qu’il ne descende du ciel sous la forme d’un météorite d’envergure capable de tout anéantir si nous ne changeons pas ?
- * Au niveau sociétal, on devrait prévoir une sensibilisation avant de mettre ces outils dans les mains de tout le monde.
* Ne pensez-vous pas que la sensibilisation se fait d’elle-même spontanément puisque tout adulte aujourd’hui a un portable ou un laptop ?
Si ce n’est le cas, cela doit passer par le système éducatif dont nous avons déjà parlé la dernière fois.
Quand nous voyons aujourd’hui dans quelle galère se trouvent les enseignants pour enseigner via les moyens démocratiques, les principes de la république, ils sont dans une urgence qui est bien en amont des urgences technologiques de demain.
Nous commençons à voir certains états, du côté de l’Asie (malgré tout autoritaires), imposer des temps de connexion et d’utilisation chez les jeunes générations.
Faudra-t-il en arriver là ?
Faudra-t-il en arriver au point qu’il faille des claviers contrôlés et qui brûlent quand vous les touchez, des écrans qui aveuglent quand vous les regardez, des sonos qui vous percent les tympans quand vous montez le son irrespectueusement ?
Hum !
Il faudrait surtout une éducation pour apprendre à gérer l’information afin de discerner le vrai du faux, les fakenews, les phishing, les deepfake, etc.
Ne faudrait-il pas finalement créer une école pour adulte pour combler le rattrapage de certains dans des domaines où leurs enfants excellent ou refaire des classes pour adultes au sein même de l’école. Rééduquer les parents pour qu’ils sachent éduquer leurs enfants en termes d’éthique ?
Parenthèse oblige ; si nous voulons faire de nos enfants des personnes respectueuses de leurs enseignants et de la société, nous devrions reconsidérer certains aspects qui peuvent sembler mineurs au regard des préoccupations pédagogiques de l’enseignement, je veux parler des cours de récréation. Véritables lieux de non-droit, cours des miracles, ces lieux de pause devraient être des espaces-temps de repos, de détente, de silence, d’intimité dans des espaces appropriés beaux et propres, et non des cours cimentées et grillagées, ceci impliquant la même qualité d’accueil pour les lieux de l’enseignement lui-même. Or cela se trouve dans certains pays au mode social évolué et non dans des zones prioritaires de certaines de nos écoles. Nous avons encore beaucoup à faire pour arborer les signes d’une société humaine plus développée. Ce serait là assurément, poser les jalons de la considération de soi et de l’autre, que d’apprendre au sein même de l’école, à faire silence, savoir se contrôler, trouver du plaisir à se détendre et à écouter l’autre, la nature ou soi-même d’ailleurs et sans supports numériques, en dehors de l’apprentissage cognitif habituel, au lieu d’être jeté en pâture pendant 15 mn dans le bruit où sévit la loi du plus fort.
Rien d’étonnant que dans ces cours des miracles, sévissent aujourd’hui des nouvelles tyrannies induites par les réseaux sociaux telles le dernier en date, le hashtag #anti2010.
- * Les gens ne se rendent pas compte de tous les enjeux autour de la DATA : échantillonnage de la population, câblage possible en examinant nos navigations internet, nos positions GPS, nos achats.
Une minorité comprend ces enjeux mais n’arrivent pas à alerter la majorité qui est occupée par ses loisirs (Netflix, temps passé sur les réseaux sociaux).
* Oui, Oui, Oui.
Il nous faut des lanceurs d’alerte et ils existent. Nous-mêmes devons le devenir au nom de notre éthique spirituelle.
Le rôle du prophète n’est peut-être pas d’être cela.
Le prophète n’est-il pas celui qui sait déjà et qui annonce ce qui va arriver alors que le lanceur d’alerte pressent un danger et craint que cela arrive ?
Pourquoi les humains sont-ils friands de tout cela au point de préférer être consciemment hameçonnés, quand ils ne le sont inconsciemment ?
Les gens s’en rendent compte finalement et l’acceptent ou le subissent.
C’est immatériel et la réaction à cette manipulation à distance ne peut déclencher une réaction vive et immédiate de la part des utilisateurs pris comme des mouches au plaisir de ce qu’ils utilisent.
La nature de cette manipulation est sournoise et joue avec la passivité consumériste.
Pourquoi ? Les GAFA, les DATA ont asservi la masse des gens par le besoin, puis par le plaisir, le ludique, le fun, la fiction, le virtuel, l’imaginaire, le rêve, ce qui permet d’échapper à la réalité parfois difficile. Même le besoin immédiat a trouvé sa place sur ces supports ; télétravail, achat en ligne, nourritures, repas, prestations de services, tout devient accessible par le e-commerce.
Cette accessibilité est facile et ludique d’où son succès.
Le fun ! On séduit mieux quelqu’un en le faisant rire et en lui apportant un plateau tout préparé qu’en lui rabâchant la dureté de la vie et la pénibilité d’aller faire les courses et préparer son repas.
Toutes les publicités fonctionnent sur ce mode-là. Aujourd’hui, tous les produits sont vendus par des gens heureux, souriants, jeunes qui s’éclatent et qui s’amusent, brefs qui doivent paraitre bien dans leur peau.
L’homme par nature adore le jeu. Il reproduit en étant adulte, dans ses défis professionnels ou de vie, la même intensité du jeu qu’il éprouvait alors enfant. Les industriels ont bien compris cela. D’abord nourrir et sécuriser l’homme en répondant à ses besoins vitaux et ensuite l’amuser.
Nous avons aujourd’hui en Chine des galeries marchandes pour les grossistes en jouets qui font des dizaines de kilomètres de long.
Nous investissons considérablement dans l’ amusement.
Quant à la surveillance des concitoyens faite par les états ou les industriels, par l’augmentation des objets connectés, elle augmentera et sera un vrai pouvoir de contrôle.
Citation : " Les industries et les organisations du futur qui dépendent de l’I.A auront besoin de quantités massives de données pour fonctionner de manière efficace et compétitive. Les institutions, les entreprises et les pays qui investissent déjà dans des moyens d’acquérir, de classer, de stocker et de monétiser les données seront avantagés. Les quantités sans précédents de données disponibles en 2040 fourniront des informations et des capacités précieuses, mais feront de l’accès, de la confidentialité, de la propriété et du contrôle des données, des domaines de concurrence et de conflits croissants, nous dit toujours ce fameux rapport américain." Fin de citation
- * J’espère que l’on n’a pas passé le cap où la marche arrière est impossible au regard de la puissance financière des GAFA, aussi riches que des États.
Bien à vous
* Cher ami F.C, votre espoir est louable, mais irréaliste. Aucune marche en arrière ne semble aujourd’hui possible.
Nous sommes tous aspirés dans un mouvement unidirectionnel qui se fait à notre insu et sommes absorbés dans une spirale où nos données personnelles sont déjà monnaies d’échange quelque part dans le monde, chez telle ou telle institution.
A nous de rester vigilants, droits dans nos bottes et suffisamment éclairés et avertis pour jouer dans ce monde futur, le noble rôle de la bienveillance, du discernement et de la sagesse qu’il nous faudra développer et préserver.
Fin de l’analyse du texte de F.C
Hari Om Tat Sat
Jaya yogācāryaḥ
Bibliographie :
– "Le monde en 2040 vu par la CIA" aux éditions Équateurs document.
– commentaire et analyse de Jaya yogācārya
Remerciements à Cécile Pellorce pour son travail de relecture et de corrections
©Centre Jaya de Yoga Vedanta Ile de la Réunion