Anya अन्य , l’autre [1]
Sagesse siffle [2] à nos cous les jours de grande peine.
Nos vieux regards clignent et rangent leurs secrets
Quand les esprits bruyants s’expriment à vive allure,
Prétendant savoir ce que seul le temps sait.
« Les selfies du départ » des « egos en voyage »,
Lassent les pupilles qui ont tant déjà vu.
Chaque être est une somme de faits et d’ignorance,
Où parfois la lumière bondit en ricochets.
Fuir la vie anonyme est le mal d’un grand nombre,
Leur verve justifiant leurs mille et une routes.
« Celle du silence est la mienne à jamais »,
Se dit celui qui porte ses désirs maitrisés,
Des bracelets vivants sinuant sur ses coudes. [3]
La Culture est déesse en nos mondes présents,
Elle exprime parfois, infinie dans ses droits,
Relative à souhait, le beau dans les berceaux du laid.
C’est ainsi que les œuvres réinventent la roue
Qui tourne dans nos têtes savamment diverties,
Et dans nos cœurs patiemment éprouvés.
« Parle à n’en plus finir - très cher que l’on écoute -
Déverse sur l’autre ta « fatiguable » vie,
Et ne vois surtout pas que ce qui t’es donné,
C’est de l’aimant qui ne tient aucun compte,
C’est de la compassion sur ton œil aveuglé
Parlant trop de lui et de tout ce qu’il sait ! »
Laveras-tu un jour nos pas fatigués ?
Sauras-tu voir en nous la clarté de nos fronts ?
Pourras-tu mesurer le puits de nos savoirs ?
Nous n’aurons à compter que sur la vigilance,
Pour préserver ce qui fut façonné.
Se donner en pâture aux rois comme aux esclaves
Est un jeu dangereux aux arènes de la vie.
On y voit des fauves aux allures moutonnes
Et on y perd souvent sa générosité !
S’exercer à l’humain est pratique difficile,
Où chaque jour il nous faut se tanner.
Il y a cependant dans nos enlacements,
Des présents éternels pour leurs âmes aimées.
Auteure
Jaya Yogācārya
©Centre Jaya de Yoga Vedanta Ile de la Réunion
[1] Anya en Sanskrit signifie « l’autre ».
[2] la siffleuse, Kuṇḍalinī कुण्डलिनी
[3] Śiva शिव et ses cobras autour des bras Symbolisant les désirs terrassés dans la foret du mental.