« Paramārtha Satya »
[1]
Qu’on nous laisse le temps, que le ciel soit sage !
Nous avons tant à faire pour comprendre ici-bas,
pourquoi nous nous devons d’être là ou partir
aux aubes incertaines ou dans les soirs sans joie.
Nous sommes le Vivant, fragile, dérisoire,
qui plie au vent majeur, casse au moindre cil,
hisse ses prétentions ou meurt au grand âge,
tissant ses souvenirs avec des lins secrets.
Que faisons-nous ici dans ce si vilain monde ?
Nous avons trop laissé autrui jouer aux enfants.
Ils ont fait de l’érable un suc incandescent
et des tigres sauvages, des jeux pour Dubaïotes. [2]
Que faisons-nous ici à avoir peur du temps
qui fatigue nos audaces et ride le courage ?
Plus la valeur est là et plus le monde oublie -
les perles tombent au sol et personne ne ramasse -
leurs chanfreins occupés à sentir l’insipide
sur des écrans bleutés où l’illusion agace.
Tant de siècles d’espoir ont mené cette race
à corrompre en elle le beau, le bienveillant.
Mais le sacré attend au fond d’une étagère,
que la poussière sur lui s’envole un jour de pluie.
Alors, peut-être, étrangère innocence
sabrera le goulot des liqueurs initiées,
et qu’à nouveau danseront, les rimes éternelles,
révélant le nectar des états modifiés.
Il remettra en place l’authentique image
d’un humain sans plastique et non siliconé,
sans substance nocive pour sa renaissance,
en replaçant le ciel là où il est né.
Nous sommes ceux qui savent pour avoir tant donné,
tant porté d’ossatures et tant construit de ponts,
que les pas des plus humbles ont enjambé le sens
lorsqu’ils ont fait confiance à notre dévotion.
Yug [3] a sauvé des vies, errantes et maladroites,
sur le jeune chemin des vaines expériences,
quand tout semble possible mais que pouvoir est vain.
Il vient cependant à qui sait se taire, à qui écoute
et pratique en silence.
" Réel ! Cède à celui qui t’honore,
le mystère de ta voie et de tes paradoxes -
donne nous les clés de tes multiples formes
afin que nous sautions par énergie nouvelle,
afin que nous changions de lignes et de croyances ".
Nous saurons désormais qu’elles nous sont relatives,
dépendantes des moments où nous sentions le feu,
où l’air dans nos narines portait un nouveau bleu,
lorsque nos amours avaient un goût d’histoire.
Nous sommes, Vous et Nous, les orfèvres du temps,
dont le précieux dessein se lit dans les nuages :
« Le monde auprès d’eux sera toujours divin. »
Jaya yogācāryaḥ
Ile de la Réunion
31 janv 2022
Maheswari se joint à moi par son action
silencieuse et efficace pour vous souhaiter
le meilleur pour vous-même pour ces temps à venir.
©Centre Jaya de Yoga Vedanta Ile de la Réunion
[1] " Réalité absolue "
[2] Habitants de Dubaï
[3] yoga
Messages
1. Voeux de 2022 de Jaya Yogācāryaḥ , 2 février 2022, 03:12, par Bonnabeau
Superbe texte merci
2. Voeux de 2022 de Jaya Yogācāryaḥ , 2 février 2022, 07:11, par SIDAT BERNADETTE
Magnifique texte, merci Jaya.
3. Voeux de 2022 de Jaya Yogācāryaḥ , 2 février 2022, 14:21
Avec le son encor mieux !
4. Voeux de 2022 de Jaya Yogācāryaḥ , 3 février 2022, 02:37, par marc
Merci Jaya pour ces vers inspirés !
Puissent-t-ils toucher l’humanité entière !
5. Voeux de 2022 de Jaya Yogācāryaḥ , 3 février 2022, 10:34, par Tasnime
Magnifique poème : touchant, puissant, subtil et juste
6. Voeux de 2022 de Jaya Yogācāryaḥ , 3 février 2022, 11:17, par chicot
Merci à vous deux, une fois encore, de bien vouloir nous tirer, porter, élever malgré nos résistances, inerties, paresse...
Claire
7. Voeux de 2022 de Jaya Yogācāryaḥ , 5 février 2022, 12:09, par Cécile
Merci Jaya pour ces vers transportant vers romancha,
au delà de ce vilain monde
chaque pratique, chaque dhyana (méditation), chaque soin effectué, au centre, en votre compagnie et celle de Mahesh, douces et exigeantes sont des bains de pluie qui polissent, avec mrduta (gentillesse) et dhrayria (patience), chaque dhatu afin de nous permettre de rencontrer, Yug et goûter à ses liqueurs initiées.
je dois encore avancer avec uddyama (effort) et ekagrata (concentration) pour connaître Sattva, cela se fera avec vous biensûr et akshobaya (sérénité) et vinaya (humilité) ; gambhirya (gravité) se tiendra, subtilement, à mes côtés pour incarner dans mon quotidien les enseignements sacrés que nous recevons de la lignée des guides à travers vous.
Puisse 2022, en attendant notre prochain(e) prophète(sse), voir notre situation sanitaire s’assainir et rendre muet le bruit des bottes qui grondent à la porte de notre Union par une augmentation du volume vibratoire de notre caillou et de celui de la Planète (r)éveillant de nouveaux élèves touchés par millier/million/milliard par Sabda et découvrir en eux la vibration subtile de l’éternel Om
avec gratitude et reconnaissance
8. Voeux de 2022 de Jaya Yogācāryaḥ , 8 février 2022, 18:11, par Adrien
Un grand merci Jaya et Mahes.
Merci d’être là. Merci de nous aider à nous élever. Merci pour votre enseignement. Merci pour ces mots. Ces mots qui ne s’arrête pas à la tête, mais vont au coeur, au centre de nous même.
Que de beauté nous offrez-vous, sans relâche, avec pureté et dévouement. "Aimer, servir, réaliser"... Oui vous incarner cela. Et de la plus belle des manières. Authentiquement. Avec coeur et avec âme. Noblement. Courageusement.
Ces nouveaux voeux sont, une nouvelle fois, magnifiques. Tout comme votre poésie : subtile, douce, puissante, qui enchante, qui ravi, qui apaise et qui secoue, tout cela à la fois.
9. Voeux de 2022 de Jaya Yogācāryaḥ , 14 février 2022, 08:58, par Sancie
Merci Jaya pour vos vœux portés par l’alexandrin. Merci de faire le choix exigeant de la poésie. Cela me donne de la force et du courage.
J’aimais déjà beaucoup les jours de pluie. Je les aimerai plus encore.