Conférence donnée par Jaya Yogācārya en visioconférence après le cours de méditation du 10 avril 2020 en confinement
Lors d’un rare clavardage avec une élève il y a quelques jours où nous parlions des conférences du site, je lui fis part, et ce n’est pas à mon habitude, de ma préoccupation pour la prochaine. En effet, après avoir réaffirmé à la dernière que le monde humain devra par survie, s’appuyer à l’avenir sur un paradigme spirituel, il me faut ne pas perdre le regard de l’observateur objectif et me préserver de la tentation de réitérer la critique sur la situation mondiale à la manière des médias.
En toute réserve, l’élève en question se hasarda à me suggérer qu’après avoir mis des « points sur les i » à ma dernière conférence, ne serait-il pas bon à présent que je mette « des accents d’envol » !
J’ai trouvé l’expression jolie et délicate, et loin de m’offusquer que l’on puisse me suggérer ce que j’ai à écrire, je lui ai demandé si les conférences du site et celles que je donne depuis de nombreuses années, n’avaient pas déjà cette vertu, à savoir, celle de vous élever du sol.
Je vais donc ce soir, récidiver.
Rabīndranāth Tagore ne disait-il pas ;
« Lorsque Dieu, chaque jour, crée patiemment un homme, il est encore en train d’essayer et de croire en sa création ! »
N’étant ni Tagore, ni Dieu, je vais à mon humble niveau, nourrir à nouveau vos esprits, vos cœurs et vos âmes afin de participer au maintien de ce niveau de conscience qui fait de votre vie, le chemin de l’élévation vers le beau et le subtil.
Et je commencerai par le constat tranchant suivant, car il faut bien partir du sol pour s’élever ;
à ce jour, il n’y a pas grand-chose qui peut nous protéger de la bêtise humaine tant cette dernière manque d’humilité, ficelée dans son égoïsme.
De tous temps, les tensions nationales, religieuses et culturelles furent nombreuses.
Elles ont toujours existé et ne sont pas prêtes de disparaître.
La cause à cela est le sentiment grandiose que pour beaucoup de personnes, ce qui est Mien prévaut. Ma nation, Ma religion, Ma culture sont les plus importantes du monde et mes intérêts doivent passer avant ceux de tous les autres, voire ceux de l’humanité.
En cette période de crise, qu’on aille du commerce frauduleux au zèle comportemental alternatif de certains gouvernements en terme de politique sanitaire ( Etats-Unis, Suède, etc.), on observe que ces derniers finalement sont à l’image des variantes de la personnalité humaine et se comportent comme telles.
Il y a donc toujours eu un parallèle entre les travers ou les qualités d’un individu et ceux d’un état ou d’un gouvernement.
La dernière fois, je vous disais que l’homme n’avait pas encore compris comment fonctionne la réalité de la manifestation.
A fortiori, il en est de même à plus grande échelle.
Les nations, les religions et les cultures tout comme l’individu lui-même, n’ont toujours pas compris leur vraie place dans le monde, nous dit l’historien Y. N Harari.
La majorité des peuples sur terre ont toujours estimé que leur propre culture était la charnière de l’histoire humaine.
Les hindous prétendent que le nucléaire était déjà connu par les ṛṣi ऋषि bien avant A.Einstein. Les chinois estiment que l’histoire a commencé avec les dynasties Chang, les grecs avec Homère et Platon. Tout ce qui est antérieur au prophète Mahomet n’a pas d’existence aux yeux des musulmans et certains juifs pratiquant le yoga sont convaincus que ce dernier est une invention d’Abraham qu’il aurait enseigné aux Indiens. Si les aztèques sacrifiaient les humains pour faire lever le soleil, nous occidentaux nous brûlions les sorcières. Nous, occidentaux, sommes extrêmement fiers de notre histoire, de nos cathédrales et de nos inventions qui ont, à nos yeux, sorti l’homme barbare de son ignorance.
Malgré la superbe de ces réalisations humaines aussi variées que colossales, le fait est de constater que l’histoire humaine s’est construite en fond d’outrecuidance et de racisme.
Toutes ces prétentions n’existaient pas quand les hommes sont apparus sur terre, ont colonisé, domestiqué les plantes et animaux, érigé des cités, inventé l’écriture.
Créativité, Art, Spiritualité, Éthique, Morale ont émergé de cette évolution et font partie de la nature humaine, depuis son âge primitif.
La nature de l’homme possède en lui ces merveilleux aspects, des trésors.
Mais les hommes ont inventé l’argent et l’égoïsme est venu avec les civilisations.
Ne pourrait-on se demander si au faîte de la nôtre, cet égoïsme et cet égocentrisme ne sont pas arrivés à leur point culminant.
Notre civilisation du selfie va prendre un sacré coup d’ailleurs avec les selfies masqués !
Aujourd’hui, en cette période de pandémie, nous faisons l’apologie du dévouement de ceux qui sont en première ligne au service des autres et nous voyons des initiatives humaines généreuses. Elles ne sont pas nouvelles !
Les soignants ont toujours œuvré dans l’ombre comme beaucoup d’autres corps de métiers. C’est surtout oublier tout ce que nous ne voyons pas, telles les négociations sur les tarmacs entre un état « corruptif » et un état vénal. Ce n’est pas moins l’illustration à grande échelle de ce qui se fait à plus petite, tels les voleurs de garages ou d’entrepôts durant notre confinement.
Si nous voulons garder l’espoir quant à la nature humaine, nous devons ne voir que son côté blanc tout en acceptant et sans le regarder son côté noir.
Il y a dans le regard de la compassion sur elle, le regard du parent qui sait que son enfant n’est pas parfait.
Il est dit dans une Upaniṣad उपनिषद्, « Tu n’aimes pas ton fils parce que tu es attiré par lui ; tu aimes ton fils parce que tu es attiré vers ta propre âme ».
Que cela veut-il dire ?
Ce verset signifie que lorsque nous aimons qui que ce soit, nous trouvons en lui notre âme au sens le plus élevé.
« Les joies et les chagrins de ceux que nous aimons sont pour nous joies et chagrins, et plus encore. Parce qu’en eux, nous sommes devenus plus vastes, nous avons atteint cette grande vérité qui embrasse tout l’univers. L’âme suprême, le Paramātman परमात्मन् des hindous, est en moi aussi bien qu’en mon fils, mon ami, mon amour, et la joie que je trouve en eux est la réalisation de cette vérité », nous dit R.Tagore.
Souvent, cet amour pour l’autre peut être une entrave à une plus vaste réalisation de notre âme. L’amour ouvre et porte notre conscience certes, mais il peut être aussi une limite à l’expansion de notre liberté.
Malgré tout, nous dit le poète, l’amour est dans le premier pas dans lequel se cache le miracle, celui qui nous montre la vraie nature de notre âme.
Jamais nous n’éprouverons une plus grande joie que lorsque nous perdons notre moi égoïste dans l’union à l’autre ou le service à l’autre.
Cet amour insuffle en nous une nouvelle puissance, une beauté à notre esprit.
L’amour est cet accent d’envol aux frontières repoussées qui nous donne des ailes.
Qu’il soit personnel ou plus altruiste envers l’autre, envers l’inconnu, l’amour a ce don de nous changer et nous rendre meilleur.
C’est pour cela que dans les périodes de crise, devant la gravité, ce sentiment peut apparaître et faire sortir des personnes de leur sphère émotionnelle habituelle en transcendant leurs actions par la générosité.
Quand le calme revient, l’oubli du don revient avec.
Médecins sans frontières en savent quelque chose.
Car il y a toujours un mais, tant d’aspects du quotidien entravent l’esprit de l’amour et lui coupent les ailes.
Quand chacun perd cette souplesse de l’esprit et du cœur, il pose des frontières rigides à l’esprit de l’amour en lui et pour l’autre.
C’est ainsi que les amis deviennent jaloux, les familles égoïstes et inhospitalières et nos pays hostiles à l’étranger.
Cela existait bien avant cette période de crise.
Pouvons-nous espérer que la pandémie va atténuer cela ou risque-t-elle fort de l’exacerber ?
Lorsque je parle du paradigme spirituel nécessaire à la race humaine, au-delà des outils puissants tels que ceux de la connaissance et de la compréhension du réel qu’il développe chez l’homme, son premier aspect s’appuie sur l’amour inconditionnel.
L’amour du divin et l’amour de l’autre. Le travail de l’amour commence déjà en soi-même.
Dans les pratiques avancées du yoga par exemple, lorsque par l’éveil de l’énergie et de la conscience, le pratiquant active Ānāha cakra आनाह चक्र et passe au-dessus de son diaphragme, il s’établit dans le centre cardiaque ayant pour élément l’air et peut enfin voir, considérer les plans inférieurs soumis aux feux des passions et des désirs futiles qui se trouvent dans les trois premiers cakra, et particulièrement dans le feu du ventre.
L’homme n’est plus soumis aux plans viscéraux et instinctifs, mais passe à un haut niveau de développement personnel et spirituel.
Il a vaincu l’égo, du moins le viscéral.
Il découvre en lui les émotions portées par la pensée et les idéaux.
En découvrant en lui l’amour du divin, il découvre une autre conception de l’amour, qui n’a plus rien à voir avec l’amour possessif et égocentrique.
L’homme atteint alors un état de noblesse d’âme.
C’est ce qui manque à un grand nombre d’humains, cet état plus noble d’eux-mêmes.
Ils le trouvent dans l’altruisme qu’apporte cet amour filial, familial, amoureux, ils le trouvent dans la créativité, ou dans la sublimation de la nature.
Mais pour un grand nombre, l’existence s’accompagne souvent de pensées erronées, de conceptions fausses de l’amour, de la vie, de la mort, du monde, et ces amours sont souvent sujets à désillusions au fil du temps, car ils ne sont pas nourris par la connaissance spirituelle et la compréhension des lois universelles qui les gouvernent.
Le discours spirituel semble bien naïf aux décideurs du monde actuel.
Nous sommes dans un monde où la disruption est bien présente, disruption technologique, disruption psychologique.
L’humanité vit désormais au rythme de la disruption dit l’historien Harari.
La disruption, c’est une innovation qui place son inventeur dans une situation de monopole quasi absolu du marché qu’il vient de créer - ce qui lui permet de rafler la mise, sans crainte de concurrent. Il suffit de voir la place des big data aujourd’hui, Google, Facebook, ou les entreprises comme Amazone, etc.
La disruption est une rupture, une innovation radicale qui rebat totalement les cartes d’un marché établi.
Ce petit covid-19 fait office de disrupteur.
D’un point de vue psychologique, la disruption est l’accélération de la société qui génère une perte de repères chez l’individu.
Cela est enclenché depuis quelques décennies.
Une majorité de gens souffrent d’un sentiment lancinant que « C’EST TROP », trop tout ce que l’on voit de part le monde, trop ce que l’on entend, trop ce que l’on ressent, trop ce que l’on pressent.
A cela se rajoute individuellement un sentiment d’impuissance pour arrêter ce processus.
La domination apparente de la pensée rationnelle et libérale qui semble nourrir les comportements des individus de notre société contemporaine ne doit pas nous faire oublier que la plupart des décisions humaines reposent sur des réactions émotionnelles et des approches intuitives.
Pour un grand nombre d’individus, ces outils millénaires et ancestraux sont inadaptés à cette ère numérique mise en place par « l’intelligentsia scientifico-ingénieuriale », si me vous permettez le néologisme.
Un chasseur cueilleur savait plus de choses pour assurer sa survie qu’un homme contemporain.
Il suffit de voir comment le groupe est vite dépassé s’il n’a pas son masque conforme alors que la créativité individuelle s’est déjà mise en place chez certains et n’ a pas été validée à temps par les dirigeants pour finalement l’encourager ensuite !
Les hommes sont devenus des conformistes fragiles dépendant des systèmes politiques, économiques, médiatiques, qu’ils nourrissent eux-mêmes par leur participation et leur adhésion passive.
Pas le choix vous diront-ils !
Oui, en effet, plus le choix !
Les hommes d’aujourd’hui se croient très savants alors qu’à titre individuel, ils en savent fort peu, comme si le savoir des autres était le leur.
A cette heure où la connaissance est gérée par adressage numérique en temps réel, peu de gens utilisent les pleins pouvoirs de leurs fonctions de cognition, de mémoire, d’analyse.
En pratique yoguique, en Kriyā yoga क्रिया योग, nous sommes très attentifs à les entretenir et à les stimuler.
Le monde devient plus complexe et beaucoup de gens sont incapables de mesurer à quel point ils sont ignorants de ce qui se passe.
On le voit bien dans les discours des dirigeants politiques qui gèrent de façon stratégique des domaines pointus sans en connaître les contenus. Les scientifiques du monde médical ont un sacré travail de clarification à faire face aux prises de positions multiples et ignorantes des technocrates.
Ceci nous renvoie une fois de plus à la prétention de l’homme contemporain mais aussi à la connaissance très incomplète qu’il a de lui-même.
Le chemin de la connaissance de soi est un chemin que peu de contemporains ont pris.
Il suffit d’observer le fait que l’homme ordinaire s’ennuie dans le confinement alors qu’il a tant de travail à faire pour son propre salut.
Par exemple, s’arrêter, s’asseoir, faire silence, voir, comprendre et prendre des résolutions immédiates et comportementales.
voir conférence « s’asseoir »
Les Mozart, les Schönberg, les Supervielle, les Nerval, les de La Tour, les Braque, les Tagore ou les Zweig et tant d’autres magnifiques auteurs, créateurs, inventeurs, attendent d’être découverts ou redécouverts mais l’on préfère s’abrutir aux séries policières sur Netflix.
Il est temps pour certains de redécouvrir la lecture d’un bon livre en papier, l’écriture avec un stylo ou de plonger les mains dans la terre.
Les systèmes médiatiques vont même jusqu’à proposer des occupations multiples et interactives avec eux pour occuper l’ennui de nos contemporains et au passage récupérer leurs clowneries pour alimenter leurs temps d’audience.
Cela fait longtemps que la race humaine a perdu le sens du ridicule.
La pratique spirituelle vous garantit un minimum syndical du beau et du délicat en développant votre esprit à l’écoute et au regard subtil et esthète.
Eloignez-vous de la médiocrité et du « moutonnage ».
La quête du silence intérieur autant qu’extérieur favorise en vous l’espace contemplatif.
Dans l’état contemplatif d’un soleil couchant, d’un sourire, d’un geste altruiste, l’amour reconnaissant prend sa place.
Il reçoit, il remercie et s’élève, il grandit, il remplit.
Il est temps de réentendre le pas des fourmis et l’écoulement de la sève, « les moutons sont dans l’enclos ».
Que tous ceux en qui résonnent ces mots cessent de penser que nous sommes impuissants à agir pour changer ce monde de demain. C’est maintenant que cette parole doit prendre son véritable envol.
Bien sûr, votre envol personnel et transcendantal reste dans l’absolu, l’objectif de votre quête,
car au-delà de votre histoire temporelle ici-bas, c’est de votre nature absolue et cosmique dont nous nous occupons chaque jour. Notre véritable quête est la transcendance individuelle.
Je ne vous demande donc pas d’aller faire le gourou comme certains sont tentés de le faire hélas avant même d’avoir été cuits et forgés à la longue pratique spirituelle qui détruit l’égo et apporte avec elle le haut pouvoir de discernement.
Je ne vous demande pas d’avoir le sourire figé sur votre visage et d’être « ravi de la crèche » en permanence comme si vous étiez un illuminé loin des réalités quotidiennes et que vous aviez tout compris.
Si notre véritable quête est la transcendance individuelle, aujourd’hui nous devons aussi
espérer que le groupe humain se transcende lui-même face à ses nouveaux défis.
Au-delà de votre propre développement personnel, il est temps de faire de vos compréhensions et de votre éthique spirituelle, un véritable combat dans chacune de vos actions, de vos paroles, de vos pensées afin d’aider le groupe humain.
Ce combat pacifiste mais hautement réactif doit faire de vous des exemples irréprochables de cohérence, de service à l’autre, d’amour inconditionnel et détaché, mais aussi de discernement, de noble guerrier, d’homme responsable, d’acteur éclairé de ce monde, de consommateur responsable, d’éducateur.
Nos enseignants ont une lourde et grande tâche à ce niveau là et je salue leur difficile travail.
Ils sont en première ligne eux aussi pour éradiquer le virus de l’ignorance.
– nourrir sa noblesse intérieure en enlevant la critique de soi-même et de l’autre, le rejet de la différence et en installant un état de confiance en soi,
– donner sans rien attendre, car tout ce qui n’est pas donné est à jamais perdu,
– aimer, servir, réaliser,
– développer l’humilité de votre tâche en la portant haut dans votre coeur,
voilà, parmi d’autres, les actions spirituelles nécessaires au bien de ce monde qui est en souffrance.
Les hommes en général ne manquent pas de valeurs, qu’ils soient laïques ou religieux.
Le problème est l’application de ces valeurs dans ce monde où le nombre prévaut sur l’individuel, dans un monde où les relations causales sont « complexement » ramifiées.
Qui a fait le tapis sur lequel nous méditons ? Des enfants du Pakistan !
À quoi sert notre assurance vie ? À confectionner des bombes en Lybie !
Sommes-nous condamnables pour cela ?
Nous sommes tous hélas imbriqués dans un système interdépendant dont nous ne connaissons pas les liens de cause à effet.
Ne pas chercher à savoir est le lot de beaucoup qui peuvent ainsi se maintenir dans un dédouanement béat de leur consommation.
Quant à ceux qui cherchent à savoir, la découverte de la vérité de ces liens interdépendants est vouée à l’échec par sa complexité.
On parle beaucoup de résilience en ce moment, à savoir ce phénomène psychologique qui consiste pour un individu affecté par un traumatisme, à prendre acte de l’évènement traumatique de manière à ne pas ou plus, vivre dans le malheur et à se reconstruire d’une façon socialement acceptable.
Le monde va être confronté à cela.
Mais n’est-ce pas là tout le travail du yoga et de la méditation depuis des milliers d’années ?
Mais qui a pratiqué et qui les pratique ?
Pas un grand nombre sinon la face du monde aurait été différente.
Si aujourd’hui plus de gens s’y intéressent, c’est qu’ils y pressentent une planche de salut.
A quoi travaillent ces sciences spirituelles ?
A Changer les mauvaises habitudes pour développer la santé physique et mentale, pour amener l’être à son niveau de clairvoyance, de témoin objectif, dans la préoccupation d’union avec l’univers.
L’intégration par l’amour est la voie du yoga, la voie de la méditation. C’est la voie du cœur.
Je ne vous apprends rien à vous chercheurs spirituels qui partagez mon chemin.
Je suis intimement convaincue et l’ai toujours été, que cette voie là est la bonne. Cette conviction est le socle de mon engagement et de ma pratique.
Les Upaniṣad nous disent ceci :
« L’homme devient vrai si dans cette vie il peut se saisir du Divin, sinon c’est pour lui la plus grande des calamités ».
L’homme qui a rencontré sa signature vibratoire cosmique, qui sait s’aligner sur son âme, ne cherche pas quelque chose de plus.
Il réalise que tout ce qui est dans l’univers est cette manifestation et qu’elle est faite de la conscience de l’absolu. Tout ce qui est manifesté est empli de cette conscience et de son énergie et tout ce que nous avons est un don de cet absolu.
« Alors nous pouvons réaliser l’infini dans le fini et le Donneur dans ses dons », dit le sage.
Si vous savez que vous êtes enveloppé en permanence dans la conscience de cet absolu, le Brahman ब्रह्मन् hindou, sans nom, sans forme et sans qualité, omniprésent, omnipotent, omniscient, alors vous êtes enveloppé de l’infini et fait de lui.
« Nul ne pourrait vivre ou se mouvoir, si l’énergie de la joie qui imprègne tout, n’emplissait pas le ciel » dit le mystique.
A nous de ressentir désormais dans toutes nos actions pour redresser ce monde, cette impulsion de l’énergie infinie.
C’est là aujourd’hui où votre Sādhanā साधना doit agir.
Soyons heureux de commencer ce combat spirituel pour survivre et renaître.
Hari om tat sat
Jaya Yogācārya
Bibliographie :
– « 21 leçons pour le XXI°s » de Yuval Noah Harari aux edts Albin Michel
– « Sādhanā » de Rabindranâth Tagore aux edts Albin Michel
– Adaptation et commentaires de Jaya yogacarya